Le député Salem Labiadh a fait part des griefs présentés par un certain nombre de membres de la communauté tunisienne en France et d’autres pays européens qui sollicitent des voyages maritimes tout au long de l’année entre Marseille et Zarzis en Tunisie, en concrétisation d’une promesse formulée par le chef du gouvernement, Youssef Chahed en juillet dernier.

Le député a expliqué lors d’une séance d’interpellation du ministre du Transport, Radhouan Ayara, lundi après-midi à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), que cette ligne a été limitée à six voyages aller de Marseille à Zarzis et 3 autres voyages retour de Zarzis à Marseille, soulignant que les voyages de programmation ne prennent pas en compte les spécificités de la communauté tunisienne, les qualifiant d’aléatoires et ne correspondant pas à la volonté des familles de revenir pendant les fêtes religieuses, les vacances scolaires et d’autres occasions.

Il estime que les prix des billets sont excessifs et au-delà des possibilités de nombreux immigrants.

Labiadh demande aussi des éclaircissements au sujet de l’interdiction faite aux immigrés de faire entrer des voitures utilitaires et des camions chargés de marchandises ainsi que sur le sort des centaines de migrants tunisiens clandestins détenus dans les camps italiens.

Pour sa part, le député Chafik Ayadi a évoqué le projet de port de Skhira et les obstacles qui freinent sa réalisation ainsi que l’impact environnemental négatif du projet du port d’Enfidha.

Le député Ammar Amroussia a soulevé nombre de problèmes auxquels est confronté le transport ferroviaire, notamment le transport de phosphate et de la flotte vieillissante de la société nationale de transport interurbain ainsi que les problèmes quotidiens auxquels sont confrontés les citoyens dans le transport en commun (bus, métro, trains …)

De son côté, le député Lakhdar Belhachot a parlé de la ligne ferroviaire entre Gabès et Médenine, un projet en suspens depuis 35 ans.

Samia Abbou a évoqué le concours de recrutement d’agents au sein de la Société de transport du Sahel “dont les résultats seraient entachés de corruption”.

En réponse aux questions, le ministre du Transport a expliqué que les voyages maritimes entre Marseille et Zarzis sont organisés selon les moyens matériels et humains de la Compagnie tunisienne de navigation (CTN).

Il a indiqué que l’accueil des ressortissants tunisiens venus de France et plusieurs autres pays européens a commencé depuis le mois de janvier 2018 pour assurer la sécurité et doter le port de tous les équipements nécessaires.

Il estime par ailleurs que les prix billets dont le volume a plus que doublé, passant de 200 à 500 billets, sont abordables et fixés selon les normes généralement admises.

En ce qui concerne le projet de port de Skhira, le ministre a relevé l’existence de plusieurs parties prenantes, réaffirmant le souci de son département de surmonter les problèmes en suspens dans les prochains jours et d’entreprendre les études nécessaires pour réactiver le projet.

Quant à la baisse de la cadence du transport du phosphate par le train, le ministre l’a imputée aux sit-ins répétés qui ont affecté aussi les revenus de la Société tunisienne des chemins de fer, rappelant les attaques répétées contre les équipements de la compagnie (stations, bus, métro, trains) qui ont affecté négativement le rendement et les équilibres financiers.

A propos des résultats du concours de la Société de transport du Sahel, Ayara a souligné que l’organisation d’un nouveau concours était motivé par le rapport d’inspection qui a relevé des défaillances fondamentales et des soupçons de corruption.

“Nous avons du annuler le premier concours et organiser un autre avec la participation de tous les concurrents sous la supervision d’une autre commission et le contrôle des cadre du ministère tout en soumettant le dossier de corruption à la justice”, a-t-il indiqué.