“Dans mes traductions, je n’ai jamais utilisé les encyclopédies. Je puise dans ma propre culture en interrogeant les concepts à partir de mon propre référentiel tout en y choisissant les termes qui s’accordent le mieux au sens que je recherche”. C’est en ces termes que Mohamed Ben Sassi a résumé la spécificité de sa démarche de traducteur au cours de la rencontre organisée,  vendredi 4 janvier 2019, par l’Institut de Traduction de Tunis dans le cadre de son cycle “Un traducteur raconte son expérience dans la traduction”, en présence des amis et des étudiants de cet universitaire et traducteur, outre l’ancien recteur de l’Université de Tunis El Manar, Abdelhafidh Gharbi.

En prenant la parole pour introduire cette rencontre, le directeur de l’Institut de Traduction de Tunis, Taoufik Aloui, a évoqué le projet de traduction de l’Encyclopédie Universalis tout en mettant en exergue l’importance qu’il revêt eu égard à ses procédures juridiques et administratives dont sa soumission à un appel d’offre international.

En parlant de son expérience et de son parcours, Mohamed Ben Sassi a évoqué ses débuts dans la traduction suite à une proposition de son professeur Hammadi Ben Jaballah qui lui a confié la traduction de texte de recherche. Un travail qu’il a effectué à moitié puisqu’il a oublié de traduire les commentaires relatifs aux textes.

Il a rappelé par ailleurs la nécessité qu’il a éprouvé d’entreprendre la traduction de textes de philosophie, avec ses collègues au cours des années quatre-vingt, en l’absence de livres d’enseignement de la philosophie et ce tout en respectant les manuels en vigueur.

Le premier ouvrage traduit par cet universitaire est “Etudes de l’histoire de la science et de sa philosophie”. Outre ses traductions individuelles et collectives, Mohamed Ben Sassi a procédé à la révision et à la relecture de plusieurs ouvrages avant leur publication dont “Journées de traduction”, qui sont des conférences et des études présentées par plusieurs traducteurs au cours de rencontres internationales.

Il a, par ailleurs, participé à la traduction et à la révision de plusieurs ouvrages scolaires dont le livres du baccalauréat lettres et celui de la section sciences expérimentales.

“Les sujets sur lesquels j’ai travaillé se sont limités aux sciences et à l’épistémologie. J’ai essayé d’être un spécialiste de l’histoire de la philosophie et des sciences arabes”, a déclaré Ben Sassi, ajoutant qu’il ne traduit pas les mots mais le sens sans rechercher les artifices de la langue, loin de tout purisme qui ne peut que nuire au sens profond du texte en question.