Tunisie : La CDC, discrète mais très dynamique en matière d’investissement…

Très discrète, Boutheina Ben Yaghlane, PDG de la Caisse des dépôts et de consignations (CDC), communique très peu sur l’activité de cet établissement public à caractère non administratif créé en 2011 et spécialisé en principe dans le partenariat public et privé.

Conséquence de ce mutisme : de folles rumeurs ont circulé sur le mauvais rendement de cette institution qui fait des merveilles dans d’autres pays concurrents comme le Maroc.

C’est seulement ces derniers jours qu’elle a décidé de parler et d’accorder une interview au quotidien d’expression arabe Essabah. Il en ressort que la CDC Tunisie travaille bien et compte à son actif des réalisations. En voici l’essentiel, selon Boutheina Ben Yaghlane.

Durant six ans, la CDC a investi 300 MDT et financé 100 projets dont 17 stratégiques d’après elle : technopôles, sociétés de développement régional (SICARS) à Kébili, Tataouine et mégaprojet de Jenene Mejerda à Béja.

La CDC, qui gère l’épargne postale (plus de 3 milliards de dinars), participe, également, à la dynamisation du marché financier à travers la création de 10 fonds d’investissement, la participation au capital de 11 sociétés cotées et la détention de 10% du marché des Bons de Trésor.

Mention spéciale pour la participation de la CDC à la conférence internationale sur l’investissement “Tunisia 2020”. La CDC, avec laquelle bailleurs de fonds et privés adorent coopérer en raison des garanties qu’elle offre et de sa qualité de tiers confiance, a accepté de participer au capital de la société qui gérera la mise en œuvre du Port en eaux profondes d’Enfidha (centre-est de Tunisie).

Un regard d’ensemble sur l’ensemble des projets financés montre qu’ils sont trop centralisés et concentrés dans les grandes villes. Pis, ses financements bénéficient toujours à tous ceux qui offrent des garanties (l’Etat), sociétés cotées en Bourse…).

N’oublions pas que cette Caisse a pour mission de supplanter l’investissement public et privé là où ces derniers ne peuvent pas le faire. Ce mécanisme de financement, dont les ressources proviennent de l’épargne nationale et des prêts mobilisés à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, devrait financer, en principe et en priorité, l’infrastructure dans les régions de l’intérieur, ce qui n’est, hélas, pas encore le cas.

ABS