La séance plénière consacrée à l’examen de la motion présentée par le Parti destourien libre (PDL), et à un dialogue sur la diplomatie parlementaire en rapport avec la situation en Libye, a démarré, mercredi 3 juin 2020, à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), sous la présidence du président du Parlement, Rached Ghannouchi.

Cette plénière intervient sur fond de vive polémique autour des contacts menés par le président du Parlement en personne, Rached Ghannouchi, avec une partie prenante du conflit libyen. Plusieurs partis et personnalités politiques ont critiqué Ghannouchi dans ce cadre, estimant qu’il a outrepassé ses prérogatives en tant que président de l’ARP.

A rappeler que le bloc du PDL avait déposé, lundi 4 mai 2020, un projet de motion dans laquelle il rejette “l’ingérence étrangère en Libye et la création d’une base logistique sur le territoire tunisien pour la faciliter”.

Dans le même contexte, le parti reproche au président de l’ARP d’avoir enfreint les usages diplomatiques tunisiens après l’entretien téléphonique qu’il a eu avec le chef du gouvernement d’entente nationale de Libye, Faiez Sarraj, le 19 mai dernier, suite à la libération de la base militaire d’Al Wattia à la frontière de la Tunisie.

En outre, les députés du PDL avaient observé un sit-in sur l’annexe de l’hémicycle du 13 au 23 mai dernier pour demander l’audition du président de l’ARP sur ses déplacements non annoncés à l’étranger et sa rencontre avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan.

De leur côté, les blocs parlementaires Qalb Tounes, La Réforme nationale, Tahya Tounes et Al Mostakbal avaient appelé, le 21 mai, dans une déclaration conjointe, la présidence de l’ARP à “respecter les usages diplomatiques et à éviter d’interférer dans les prérogatives des autres pouvoirs”.

Ils avaient également demandé à la présidence du parlement de “ne pas impliquer l’ARP dans la politique des axes, et de rester cohérente avec les principes et constantes de la diplomatie tunisienne”, réclamant de soumettre cette question en plénière.

Pour mettre fin à la polémique, le bureau de l’ARP a décidé, le 22 mai, de tenir la séance plénière de ce mercredi 3 juin “pour l’examen de la motion du PDL et l’organisation d’un dialogue sur la diplomatie parlementaire, en rapport avec la situation en Libye”, avait indiqué un communiqué de l’ARP.

A la veille de la tenue de la séance plénière d’aujourd’hui, le député et porte-parole du mouvement Ennahdha a, en revanche, souligné, lors d’une conférence de presse tenue au bâtiment annexe de l’ARP, que la plénière sera une séance de débat sur la diplomatie parlementaire et ne sera en aucun cas une séance pour demander des comptes au président du parlement.

S’agissant des appels à retirer la confiance à Ghannouchi, Imed Khemiri (porte-parole du mouvement Ennahdha) a estimé que ces appels émanent “de parties qui n’ont pas de poids politique”.

Ennahdha s’aligne derrière la position officielle tunisienne, refuse l’ingérence étrangère en Libye et soutient l’unité de l’Etat libyen et de ses institutions”, a-t-il assuré.