L’ancien président de la Fédération internationale de football (Fifa), Sepp Blatter, s’est dit prêt à apporter son témoignage en France dans l’enquête sur les conditions d’attribution du Mondial-2022 au Qatar, si le Parquet national financier le sollicitera, a-t-il déclaré mercredi.

“S’ils me le demandent officiellement, je pense que j’irai en France car j’ai la conscience tranquille”, a déclaré Blatter.

Le dirigeant suisse de 83 ans a déjà été entendu dans cette affaire “en Suisse, le 20 avril 2017, à la demande du Parquet national financier français (PNF)”, a-t-il précisé.

L’enquête sur les conditions d’attribution du Mondial-2022 au Qatar, conduite depuis trois ans sous l’égide du PNF, a été récemment confiée à un juge d’instruction parisien. Cette information judiciaire a été ouverte notamment pour “corruption active et passive”, a précisé le parquet lundi.

Cette décision survient près de six mois après l’audition de Michel Platini, sous le régime de la garde à vue. Alors vice-président de la Fifa et président de l’UEFA lors de l’attribution du Mondial-2022, le Français avait été interrogé sur les raisons de son vote en faveur du Qatar le 2 décembre 2010.

La justice française s’intéresse en particulier à une réunion au Palais de l’Elysée le 23 novembre 2010, à laquelle participaient l’ancien président Nicolas Sarkozy, Tamim ben Hamad Al-Thani -alors prince héritier du Qatar devenu émir en 2013- et Michel Platini.

“Quand Platini dit qu’il aurait de toute façon voté pour le Qatar, notamment pour le développement du football, ce n’est pas vrai. On avait un consensus au sein du Comité exécutif de la Fifa, qui prévoyait d’attribuer le Mondial-2018 à la Russie et le Mondial-2022 aux Etats-Unis”, a encore répété Blatter.

L’ex-patron de l’instance mondiale continue de purger une suspension de six ans pour une affaire distincte, celle du paiement controversé de 2 millions de francs suisses (1,84 million d’euros) à Michel Platini, lequel a terminé en octobre de purger une suspension de quatre ans.