La réforme universitaire, l’évaluation du système LMD et la lutte contre la corruption ont été au centre des interventions des députés, lors de la séance plénière consacrée jeudi à la discussion du budget du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique pour l’exercice 2019.

La députée du mouvement Ennahda, Hayet Amri a estimé que le système LMD a prouvé son échec en Tunisie contrairement aux autres pays européens, appelant à la nécessité de réviser ce système afin d’améliorer l’employabilité des jeunes diplômés.

Elle a également exhorté le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique à accélérer la mise en œuvre de la réforme universitaire et à s’atteler à préparer la loi organique relative aux professeurs universitaires chercheurs.

Volet corruption, le député du Front Populaire, Abdelmomen Ben Anes a critiqué l’absence de transparence dans l’octroi des bourses et le favoritisme exercé par certaines parties pour faire bénéficier des étudiants de logements.

Il a également mis l’accent sur la nécessité de lutter contre la corruption liée notamment à la délivrance des diplômes et la manipulation des notes.

De son côté, le député du mouvement Nidaa Tounes, Imed Aouled Jebril a fait remarquer que l’absence de filières adaptées au marché de l’emploi est indirectement responsable de l’augmentation du taux de chômage, appelant le ministère à résoudre ce problème.

En réponse aux interventions des députés, le ministre Slim Khalbous a fait savoir que les décisions “efficientes” ayant été prises dans le cadre de la réforme universitaire sont “une première en Tunisie”.

Elles seront prochainement publiées, a-t-il dit, précisant que toutes les parties concernées, dont les syndicats, ont été associées à cette réforme.

Selon lui, plusieurs réformes ont déjà été mises en œuvre dont la création de 134 centres de métiers ces deux dernières années contre 6 centres auparavant. Il a expliqué que ces centres ont pour objectif de former les étudiants aux soft skills et aux langues pour améliorer leur employabilité.

“En outre, le ministère a augmenté à 51.5% le budget alloué à la recherche scientifique”, a-t-il fait remarquer, ajoutant que tous les régimes pédagogiques font l’objet actuellement de réformes structurelles.

En ce qui concerne la lutte contre la corruption, Khalbous a indiqué que plusieurs mécanismes ont été mis en place pour mettre fin à l’impunité et instaurer plus de transparence, annonçant à cet égard la conclusion d’un accord avec l’Instance Nationale de Lutte contre la Corruption.

“En vertu de cet accord, un programme dont le coût est estimé à 100 mille dinars a été mis au point pour élaborer une étude sur le corruption en milieu universitaire”, a précisé le ministre.