La récolte des olives a démarré, dimanche à Sfax, mais elle ne sera pas excellente pour autant. La production de cette nouvelle saison pourrait chuter à moins de 46 mille tonnes contre 80 mille tonnes, l’année dernière, prévoit le Commissariat régional au développement agricole (CRDA) de Sfax.

Les oléiculteurs de la région entament, toutefois, la récolte de cette année, dans une atmosphère d’inquiétude et d’angoisse. Ils craignent la persistance des difficultés de commercialisation de leur production et aussi des risques de vol des récoltes, constate le correspondant de TAP à Sfax.

En réaction à ces appréhensions, le vice-président du SYNAGRI (syndicat des agriculteurs tunisiens), Faouzi Zayani a suggéré la création d’une “police agricole” pour pouvoir passer les voleurs et les criminels devant les tribunaux et protéger les récoltes des agriculteurs.

Il a aussi appelé “à protéger l’agriculteur face à la dépréciation du dinar et à redonner à l’Office Nationale de l’Huile son rôle classique, soit celui d’acquérir l’huile auprès des agriculteurs depuis le démarrage de la récolte”. “Ceci pourrait aider à réguler les prix et aussi à lancer un signal positif aux importateurs de l’huile d’olive tunisienne sur le marché international”, a-t-il commenté.

Zayani prévoit que seulement 80 huileries seront en service cette année contre 300 l’année dernière (2017) sur un total de 450 unités dans la région de Sfax.

Abderrazek Krichène, président de l’Union régionale de l’agriculture et de la pêche à Sfax, accuse l’Office national de l’huile (ONH), le ministère de l’Agriculture et les “intrus” d’être les principaux acteurs derrière la crise de l’oléiculture.

“Ni la politique des prix ni le contexte international ne semblent favorables à une sortie de la crise du secteur oléicole”, estime Krichène, appelant l’Etat à intervenir et à créer nouveau fonds pour le financement de la campagne oléicole de cette année.

La région de Sfax compte environ 9 millions oliviers sur un total de 88 millions pour tout le territoire national. Elle contribue de 20 à 30% dans la production nationale d’huile d’olive.