“Le problème de recouvrement des avoirs tunisiens mal acquis et des fonds tunisiens gelés à l’étranger n’est aucunement d’ordre juridique”. C’est ce qu’a affirmé le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), Chawki Tabib.

“La Tunisie et les autorités tunisiennes sont responsables du non-recouvrement de cet argent”, a-t-il accusé à l’ouverture du 22e atelier de travail du Programme global sur l’anti-corruption, les crimes financiers et le recouvrement organisés par l’INTERPOL en collaboration avec l’INLUCC et l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ).

“La Tunisie n’a pas pris au sérieux le dossier du recouvrement des avoirs mal acquis”, a-t-il encore taxé, faisant état, à ce propos, du manque de coordination avec les pays en question pour récupérer cet argent.

Bien qu’il y ait des pays qui ont fait part de leur volonté d’aider la Tunisie à ce sujet, en l’occurrence la Suisse qui avait gelé volontairement les avoirs mal acquis sous l’ancien régime, la Tunisie a commis des erreurs procédurales et juridiques pour restituer cet argent, en raison de l’absence totale de coordination, a-t-il souligné.

Selon lui, “une grande partie de cet argent s’est évaporée, alors qu’une autre a été recouvrée par les corrompus”.

“Nous devons nous rattraper pour recouvrer ce qui reste de cet argent”, a-t-il lancé.

Par ailleurs, Chaouki Tabib a mis l’accent sur l’importance de cette manifestation qui, a-t-il dit, se tient pour la première fois en Tunisie et dans la région de l’Afrique du nord, faisant remarquer que cette nouvelle session se veut une tribune pour développer les compétences tunisiennes en matière d’investigation dans les crimes financiers et de recouvrement des avoirs tunisiens mal acquis.

“Nous sommes heureux que ce soit l’INLUCC qui abrite cet atelier et que des investigateurs tunisiens y participent en présence de juges, de représentants des différents bureaux de l’INTERPOL, de la douane tunisienne et de la police judiciaire”, a indiqué Tabib.

Selon lui, cette session intervient en concomitance avec l’entrée en vigueur de la loi sur la déclaration de patrimoine et le conflit d’intérêt.

Ainsi, l’INLUCC devrait conduire des investigations sur plus 250 mille dossiers de déclaration de patrimoine” a-t-il ajouté, faisant état à ce propos du manque de moyens pour mener à bien le processus d’investigation.

Pour lui, la Tunisie a besoin de nouveaux moyens d’investigation comme ceux dont dispose l’INTERPOL pour traiter correctement tous les dossiers.

L’atelier se déroulera du 17 au 21 septembre à Tunis en présence d’investigateurs de Tunisie et des représentants de l’INTERPOL en Tunisie, au Maroc, en Algérie, en Libye, en Jordanie et en Egypte.