Tunisie : Vers la mise en place d’une stratégie de développement de la logistique

Le gouvernement a pour objectif de mettre en place une stratégie de développement de la logistique visant la réalisation de cinq zones logistiques d’une superficie totale de 580 ha dans le cadre du partenariat public-privé, a indiqué jeudi Anis Ghedira, ministre du transport.

Le secteur de la logistique constitue un facteur majeur de compétitivité économique. En effet, le coût de la logistique ne dépasse pas les 10% du PIB pour les pays développés contre un taux de 15% pour les pays en voie de développement. Ce ratio est de l’ordre de 20% en Tunisie, a souligné le ministre lors d’un atelier de travail organisé au Centre de promotion des Exportations (CEPEX) à Tunis, sur “le projet Logismed Soft”.

Les objectifs du projet de coopération Euro-Méditerranéen Logismed Soft, s’articulent autour de deux axes principaux: la création d’un Cluster régional de la logistique et l’adaptation du système national de formation et de développement des compétences dans le domaine de la logistique. Il est en parfaite harmonie avec les plans et les objectifs nationaux pour le développement du dispositif national de formation, afin de répondre aux exigences du marché et aux normes internationales, a ajouté le ministre.

La stratégie tunisienne dans ce domaine s’articule autour de l’adaptation de l’infrastructure aux besoins du transport et de la logistique, la mise à niveau des métiers de la logistique et le développement des compétences, pour que la Tunisie puisse devenir un pôle logistique méditerranéen.
Dans le cadre de la mise en oeuvre de cette stratégie, le gouvernement a inclus au niveau du plan quinquennal 2016/2020, plusieurs réformes dont notamment, la préparation d’un cadre réglementaire pour organiser et développer les métiers de la logistique et la création et l’exploitation des zones logistiques.

Le développement des ressources humaines et l’amélioration des compétences, constitue un atout majeur pour le développement de la logistique et l’amélioration des performances du secteur, notamment à travers la maîtrise des délais et l’amélioration des services, a-t-il relevé.

Le plan quinquennal 2016/2020 dans le domaine de la logistique, a l’ambition de créer 30 mille emplois, réduire les émissions de CO2 de 20% à l’horizon de 2020, améliorer la part de la logistique dans le PIB de 4,5% en 2010, à 5,5% en 2020, outre la réalisation d’une enveloppe d’investissement de l’ordre de 1700 millions de dinars pour l’aménagement de 580 ha de zones logistiques avec une participation du secteur privé, estimée à 60%, a fait savoir Wissem Gaida Mahjoub, directeur général de la logistique et du transport multimodal au ministère du transport.

Et d’ajouter que la Tunisie a connu ces dernières années une dégradation de sa performance logistique en passant de la 60ème position en 2007, à la 110 ème position en 2014, selon l’indicateur de performance logistique de la Banque Mondiale. Cette dégradation de la performance et capacité logistique est due à plusieurs facteurs dont essentiellement le retard au niveau de la mise en place d’une infrastructure logistique adéquate, le cadre réglementaire non encore finalisé, le système portuaire inefficient et inadapté, la carence au niveau du savoir faire et des compétences, la faiblesse au niveau de la coordination entre les parties prenantes, le manque d’harmonisation des politiques et la multiplicité des initiatives.
Cet atelier, représente une étape importante dans la mise en oeuvre du projet Logismed Soft qui permettra de passer à la réalisation de la stratégie nationale en matière de logistique, à travers l’élaboration d’un plan d’action participatif pour le développement des compétences.

Le projet Logismed Soft, financé par la Banque Européenne d’investissement, s’inscrit dans une perspective de création et de soutien de plateformes logistiques et de contribution au déploiement d’une stratégie logistique en Tunisie.

Un plan d’action pour 2017, sera élaboré suite à cet atelier pour la mise en oeuvre des composantes du projet comportant la formation de 20 formateurs, appartenant aux établissements universitaires, aux centres et instituts de formation spécialisés et à l’administration, la formation de 60 techniciens et agents appartenant aux entreprises de services logistiques outre la mise en place de référentiel de certification et l’habilitation de quelques établissements de formation.