Un quartette de chercheurs tunisiens arabophones a reçu, jeudi à Tunis, le 11ème Prix de la traduction Ibn Khaldoun-Senghor qui est une récompense décernée annuellement en alternance, à la traduction d’une œuvre du français vers l’arabe et de l’arabe vers le français.

Le prix a été remis aux chercheurs Ahmed Smaoui, Mohamed Khabbou, Mohamed Nejib Amami et Mohamed Elkadhi qui dirigeait les travaux de traduction, au cours d’une cérémonie officielle, organisée au siège de l’Organisation arabe pour l’Education, la Culture et les Sciences (Alecso) à Tunis. La cérémonie s’est déroulée en présence notamment de Saoud Al-Harbi, directeur Général de l’Alecso, Adama Ouane, administrateur de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et Hatem Ben Salem, ministre tunisien de l’Education.

Cette récompense littéraire baptisée Prix de la traduction littéraire et en sciences humaines Ibn Khaldoun-Senghor a été créée en 2008, conjointement par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et l’Organisation arabe pour l’Education, la Culture et les Sciences (Alecso). Elle vise la promotion de la diversité culturelle et linguistique et encourage les échanges culturels et littéraires entre le monde arabe et l’espace francophone.

Le quartette tunisien est récompensé pour la traduction collective du français vers l’arabe d’un ouvrage de sciences sociales intitulé “Le Narrateur, Introduction à la théorie narrative” de Sylvie Patron. La version arabe, “Arraoui, Madkhal Ela Annadharya Assardya”, est publiée en 2017 par l’Institut de Traduction de Tunis, auprès des Editions Cenatra.

Justifiant les critères pris en compte dans l’attribution du prix, Mohammed Mahjoub, président du jury 2018, a parlé d’une distinction “pour la qualité de la traduction et la conformité du texte traduit avec le texte original”. Il a évoqué un ouvrage traduit qui coïncide avec l’esprit du prix et les valeurs de base que prônent Senghor et Inb-Khaldoun dans leur littérature.

Le DG de l’Alecso a estimé que ce prix a depuis sa création “largement contribué à dynamiser le mouvement de traduction dans le monde arabe et à davantage d’ouverture sur les autres cultures”.

Saoud Al-Harbi a affirméé que l’attribution des noms de Ibn Khaldoun et Senghor à ce prix “revêt une grande symbolique et témoigne aussi de l’importance des échanges culturels entre arabophones et francophones”.

Un avis partagé par le responsable de l’OIF qui qualifie ce prix de “titre éminent pour les échanges culturels et cognitifs entre arabophones et francophones”. Il a loué le soutien constant de la Tunisie au renforcement des relations entre les deux institutions régionales, l’Alecso et l’OIF.

La question du narrateur dans le récit de fiction est au cœur de la copie française de l’ouvrage, en partant de l’étude de la conception et du rôle du narrateur dans les principales théories narratives contemporaines. Sylvie Patron y propose les éléments d’une problématisation linguistique et pragmatique de la question du narrateur.

Pour rappel, l’annonce du gagnant du prix de la traduction Ibn Khaldoun-Senghor 2018 a été faite à l’issue de la réunion du jury le 15 octobre 2018, au siège de l’OIF. Le jury avait décidé “à l’unanimité” de décerner le Prix Ibn Khaldoun-Senghor 2018 à la traduction tunisienne, publiée par l’Institut de traduction de Tunis.

Une mention spéciale a été accordée à Rania Samara pour sa traduction de l’arabe vers le français du roman d’Elias Khoury “Les enfants du ghetto. Je m’appelle Adam”, paru en 2017 chez Actes Sud.

Selon le site de l’OIF, le gagnant du prix reçoit un diplôme signé par le Secrétaire général de l’OIF et par le directeur général de l’Alecso et une bourse d’un montant de 10 000 euros.