Investir dans le culturel et considérer la culture comme un moteur économique nécessaire pour le développement des sociétés, c’est le thème d’une rencontre avec l’homme d’affaires franco-algérien Boubekeur Khelfaoui organisé, jeudi 18 octobre, à la à la Cité de la Culture, dans le cadre des journées culturelles de Carthage pour les artistes tunisiens à l’étranger tenues du 13 au 19 octobre 2018.

Témoignant de son expérience dans l’investissement culturel avec la création du festival algérien Djoua, Boubekeur Khelfaoui a évoqué son retour dans son village natal algérien Djoua (gouvernorat de Béjaia) et l’idée du festival.

“Face à la montée de la pensée extrémiste, le festival de Djoua a permis de dynamiser le village et de lutter contre l’oubli des coutumes et des spécificités culturelles en ressuscitant les valeurs et la mémoire du peuple algérien”, a-t-il affirmé.

Il estime par ailleurs que la culture doit quitter les institutions étatiques pour s’inviter dans le panier de la ménagère. “La culture est une denrée rare et une protéine qui doit faire partie du quotidien alimentaire du citoyen”, a-t-il encore souligné.

Se qualifiant comme un homme d’action, un militant et non comme un mécène, Boubekeur Khelfaoui a aussi parlé de son achat du fort militaire de Querqueville, situé en Normandie (France) et sa transformation en lieu de représentation culturelle avec la création du Festival des continents.

“Le festival des continents dont la première édition s’est déroulée du 5 au 8 juillet 2018 est une manifestation culturelle ayant pour objectif de promouvoir la culture africaine et maghrébine”, a-t-il expliqué.

De son côté, l’ancien ministre algérien de la Culture, Mohamed Abbou, a mis l’accent sur l’importance de l’économie culturelle dans le développement et la création d’emplois, citant l’exemple de la France avec la création, en 2018, de 870.000 emplois directs et 650.000 emplois indirects.

Il a mis l’accent à cet égard sur “la nécessité d’un regard croisé entre le secteur public et privé” pour le développement d’économie culturelle dans le monde arabe.

Présidant la rencontre, le directeur du festival des journées culturelles de Carthage pour les artistes tunisiens à l’étranger, Mohamed Ahmed Gabsi a annoncé la possibilité d’un jumelage dans les prochaines éditions entre les Journées culturelles de Carthage pour les artistes tunisiens et le Festival des Continents du fort de Querqueville.