La Commission des finances, de la planification et du développement à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a décidé, jeudi 7 juin, de reporter l’adoption de quatre projets de lois relatifs à des prêts d’une valeur globale de l’ordre de 1,150 milliard de dinars, destinés aux chemins de fer et à l’amélioration de l’infrastructure de base du secteur du transport.

Ce report, annoncé lors d’une séance d’audition du ministre du Transport, Radhouane Ayara, intervient en raison de la non précision par le ministère de la destination de ces prêts ni de leur répartition.

A ce titre, le député Mongi Rahoui considère que le transport public a besoin d’une relance réelle, insistant sur le droit du citoyen à un service de transport public efficace et de qualité.

De son côté, le ministre a estimé que la raison derrière la décision de la commission de reporter l’adoption de ces projets de lois est “convaincante”, affirmant que son département s’emploie à mettre en place la stratégie relative au transport à l’horizon 2020 dans les domaines des transports terrestre, maritime et aérien, outre le volet logistique. Il a par ailleurs, indiqué que les projets de lois présentés sont liés à cette stratégie.

Ayara a, en outre, souligné que le retard enregistré dans la réalisation du projet du Réseau ferroviaire rapide (RFR) du Grand Tunis depuis l’année 2010 est essentiellement dû à des problèmes fonciers, outre les obstacles techniques rencontrés avec les sociétés partenaires du projet concernant les délais et les coûts de réalisation. Lesquels obstacles ont abouti à la résiliation du contrat avec l’une de ces sociétés, à laquelle une grande partie du projet a été confiée.

Le ministre a aussi évoqué les difficultés rencontrées en matière de restructuration de 10 entreprises publiques dont Tunisair et la Transtu en raison des déficiences structurelles et des déséquilibres financiers dont elles souffrent, faisant savoir que le ministère va présenter, lors de la prochaine séance d’audition, la situation actuelle de ces entreprises et proposer les solutions pour leur relance.

Le ministre a encore, précisé que le manque de ressources financières est la principale entrave à la réalisation de la stratégie relative au transport public.

“Nous sommes conscients que la conjoncture actuelle est défavorable à une augmentation des tarifs du transport, et c’est la raison pour laquelle nous proposons la création d’un fonds de subvention supplémentaire aux sociétés de transport terrestre et ferroviaire”, ajoute-t-il.

Il a également évoqué les pertes endossées par les sociétés de transport public, suite aux actes de vandalisme ayant dernièrement ciblé les moyens de transport public, indiquant que les raisons derrière ces actes restent inconnues et que plusieurs autres dépassements sont enregistrés au niveau des moyens de transport dont l’harcèlement sexuel, les vols et les violences verbales.

Le ministre a, à ce titre, proposé la création d’un établissement public destiné à sécuriser les moyens de transport public, au lieu que chacune des sociétés, recrute séparément des agents de sécurité.

Ayara a par ailleurs, annoncé l’acquisition de 300 nouveaux bus sur les 1200 programmés dans l’objectif de renforcer le parc d’ici 2019, outre l’achat de 110 wagons pour renforcer les lignes ferroviaires lointaines qui rencontrent certaines difficultés.

Les projets de lois dont l’adoption a été reportée concerne quatre conventions de crédits destinées à financer le projet de métro léger et de la gare de Barcelone, le projet de réseau ferroviaire rapide, le projet de réhabilitation de la ligne ferroviaire n°6 et le projet de dédoublement et d’électrification du tronçon de la ligne ferroviaire 22 reliant Moknine à Mahdia.