Un prototype d’application utilisant la solution Blockchain, pour l'”Etablissement et la légalisation des diplômes universitaires”, sera mis à la disposition du ministère tunisien de l’Enseignement supérieur au mois d’octobre 2018. C’est Habib Bouchrara, directeur général de la société HBNB Services, spécialisée dans la sécurité des données et des échanges sécurisés, qui l’a annoncé.

La Blockchain qui est “la plus grande révolution technologique depuis internet”, est un système informatique qui permet d’échanger des informations et documents importants (certificats, diplômes, titre de propriété…), de les sauvegarder et de les distribuer à d’autres utilisateurs des réseaux.

Cette technologie instaure la confiance en évitant de recourir à un intermédiaire en la matière (avocat, notaire, banque, assurance et poste…), réduit les procédures administratives, augmente la transparence, et garantit la sécurité, dans la mesure où toutes les données sont réparties sur plusieurs personnes.

“Cette solution sera bénéfique pour le citoyen, lequel sera en mesure de valider son diplôme vis-à-vis d’une institution étrangère dans seulement quelques minutes”, a expliqué Bouchrara en marge d’un workshop sur les opportunités en matière d’e-administration, tenu dans le cadre du sommet de l’Africa Blockchain.

Lire aussi: “La technologie Blockchain, une source de croissance pour la Tunisie et l’Afrique”

L’application, qui nécessite l’intervention de plusieurs acteurs (universités, institutions publiques et privées ainsi que le ministère de tutelle) est actuellement, en phase de conception de l’architecture logicielle. Elle sera lancée l’année prochaine, si le prototype est accepté, a ajouté le responsable de la société HNBN Services, qui développe ce projet .

“Actuellement, nous sommes en discussion avec le ministère de l’Enseignement supérieur, étant donné qu’il y a beaucoup d’enjeux à prendre en considération, en termes d’organisation et de changement du monde de travail”, a-t-il dit. Il a ajouté que l’utilisation de la technologie blockchain concerne de près les emplois des individus, “d’où la nécessité de les préparer à s’adapter aux changements qui seront introduits au niveau de leurs postes de travail et à évoluer, en les amenant à utiliser ces solutions, bien entendu il y a des personnes qui sont favorables au changement et pourront en tirer profit, et d’autres qui seront plus réticentes”.

Bouchrara précise que la réalisation de cette application a fait l’objet d’une demande de sécurisation et de facilité de légalisation des documents de l’enseignement supérieur pour permettre aux jeunes de pouvoir continuer leurs études à l’étranger.

La solution blockchain est confrontée à des difficultés dont la plus importante n’est pas liée à la technologie elle-même, mais à l’absence des ressources humaines spécialisées en raison de l’absence d’une véritable formation dans ce domaine, car pour chaque type de métier il y a une blockchain particulière, d’où l’importance pour les ingénieurs tunisiens de maîtriser ce domaine.

Pour Charles Azanlekor, conseiller technique à la société HBNB Services, le projet peut se développer rapidement si les responsables de ministère ou même des universités et écoles lui sont favorables, d’autant plus que cette application renforce la fiabilité des diplômes tunisiens à l’étranger.

“L’utilisation de la blockchain dans l’e-administration est de nature à assurer un bel avenir à l’Afrique en général, car elle permet de consolider la sécurité des données et des transactions, de réduire les coûts et les procédures et d’augmenter la transparence et la rapidité des services”, selon ses propos.

Articles en relation: 

Le prix du Hackathon international attribué ex æquo aux équipes de la BCT et d’une société irlandaise

Technologies financières  : Tunis se projette dans le futur en organisant le premier Sommet africain de la BlockChain

Marouane El Abassi : “La technologie Blockchain, une source de croissance pour la Tunisie et l’Afrique”

Mehdi Houas : “La BCT gagnerait à intégrer la technologie Blockchain”

La décision d’adopter et d’utiliser la crypto-monnaie revient aux banques, selon des experts de la Finance

Les économies africaines doivent tirer le meilleur profit de la technologie Blockchain