“Il n’y a pas de sécurité alimentaire en Tunisie, tant que nous importons plus de 70% de nos besoins en céréales et que nous faisons recours aux semences hybrides importées. La sécurité alimentaire est d’autant plus difficile à atteindre que nous importons également les fourrages au lieu de valoriser nos excédents de production”. C’est ce qu’a affirmé, lundi 12 novembre 2018, le président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), Abdelmajid Ezzar, en marge de sa participation aux travaux du conseil régional du Cap Bon consacré au secteur agricole.

“Il n’est pas étonnant, dit-il, que notre cheptel bovin soit aujourd’hui menacé de contrebande face à la montée des coûts de production (notamment des fourrages qui représentent 80% des coûts). Il n’est pas non plus étonnant que les jeunes boudent le secteur agricole face à la détérioration de sa rentabilité”.

Ezzar considère par ailleurs que “la filière de production agricole est aujourd’hui menacée de disparition en raison du renchérissement des coûts et de l’absence de mécanismes d’accompagnement et de soutien”.

Il appelle les autorités et les intervenants dans le secteur à accorder à l’agriculture la place qu’elle mérite afin de garantir la pérennité d’un secteur aujourd’hui fortement menacé.

Le président de l’organisation agricole fait remarquer que “le gouvernorat de Nabeul est encore sous le poids des dégâts enregistrés suite aux dernières inondations et que les agriculteurs sinistrés attendent toujours l’activation du Fonds des catastrophes naturelles pour recevoir les indemnisations”.

S’agissant de la filière laitière, il a affirmé qu’”on ne parler pas de crise de production ou d’une grande pénurie étant donné que la production quotidienne est de 1,7 million de litres. Toutefois, l’absence de lait subventionné dans les espaces de vente soulève plus d’une interrogation”.