“Le bilan des athlètes tunisiens est satisfaisant compte tenu des conditions difficiles que connait la plupart des fédérations sportives”, a indiqué Adel Zahra, chef de la délégation tunisienne aux Jeux Méditerranéens de Tarragone-2018.

“Les jeux de Tarragone ont mis à nu la situation fragile par laquelle passent les sportifs de l’élite qui vivent un état de marginalisation au niveau financier, technique et administratif, ce qui nécessite une reconsidération de la politique générale du sport d’élite pour que les résultats soient meilleurs lors des prochaines échéances”, a souligné Zahra.

Il a considéré que la moisson tunisienne est relativement bonne eu égard au nombre réduit des sportifs engagés, en comparaison avec les autres pays, et compte tenu de certains facteurs ayant affecté le sport tunisien à l’instar de la réduction des budgets alloués aux fédérations sportives et qui a influé négativement sur le programme de leur préparation.

“Il y a des sportifs qui se sont contentés d’une simple préparation ou d’un stage de quelques jours avant de se rendre à Tarragone, ce qui ne convient pas avec une compétition d’aussi haut niveau technique et qui réunit plusieurs champions du monde”, a-t-il ajouté.

Les médailles obtenues par les athlètes tunisiens ont été le fruit des efforts individuels des sportifs et de leurs entraîneurs, donc c’est un grand défi personnel relevé par les athlètes en dépit des obstacles et des problèmes rencontrés”, a estimé le chef de la délégation tunisienne.

Il a rappelé l’état de marginalisation dont souffrent certains sportifs à l’instar de l’athlète Amor Ben Yahia, médaillé d’argent du 3000 m steeple lors de ces jeux, et vainqueur de l’épreuve lors de la précédente édition à Mersin, et qui vit en chômage depuis quelques années bien qu’il soit diplômé du supérieur et détenteur d’une licence en sport.

“La sélection tunisienne de boxe vit également une situation catastrophique, les pugilistes tunisiens sont allés à Tarragone sans la moindre préparation et démunis des moindres équipements nécessaires”, a encore déploré Adel Zahra qui a rappelé les difficultés des athlètes et des équipes éliminés prématurément, à l’image de la sélection de volley-ball, éliminée depuis mercredi dernier en quart de finale, et qui s’est retrouvée obligée d’attendre jusqu’à mercredi prochain pour regagner Tunis, ce qui les expose à plus d’obstacles et à des dépenses supplémentaires”.

Malgré ces déceptions, le chef de la délégation tunisienne a affiché un certain optimisme concernant la révélation de quelques jeunes sportifs prometteurs à l’image de l’haltérophile Ghofrane Belkhir, 17 ans, qui a réussi à décrocher la médaille d’or des jeux malgré son jeune âge. Il s’est également déclaré “satisfait de la prestation de la sélection de handball qui a fait preuve, a-t-il dit, de beaucoup de professionnalisme”.