Selon certaines données, on dénombre aujourd’hui entre 5.000 et 15.000 tunisiens établis dans les pays d’Afrique subsaharienne. Et on parle d’environ 250 entreprises tunisiennes installées dans ces pays. Près de 150 entreprises tunisiennes y auraient de filiales.

Ces entreprises opèrent essentiellement dans les domaines de l’engineering, les TIC, le BTP, l’industrie, le commerce et la distribution, etc.

Les entreprises tunisiennes exportent vers l’Afrique subsaharienne sont : services, santé, engineering et études et autres produits industriels.

A l’analyse, on pense que c’est très peu pour un pays qui compte comme la Tunisie pas mal d’atouts dans différents secteurs.

A titre de comparaison, on dénombre plus d’un millier d’entreprises marocaines en Afrique subsaharienne. C’est en tout cas le chiffre donné par le ministre chérifien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, le 8 juin 2018 en marge de la célébration de la Journée de l’Afrique au Maroc sous le théme : “Le Maroc: Un acteur pour une émergence collective en Afrique”. Ces 1000 entreprises ont investi environ 2,2 milliards de dollars dans différents pays et secteurs en Afrique noire.

Alors plusieurs questions peuvent être posées pour comprendre cette situation. D’abord, est-ce parce que les Tunisiens estiment que l’Afrique ne présente pas d’intérêt économique pour la Tunisie ? Est-ce dû au problème de financement, aux difficultés de transport, à une vision politique réelle pour l’Afrique ? Avons-nous, ici en Tunisie, saisi le potentiel de croissance économique de l’Afrique au sud du Sahara ? Est-ce la politique de visa ?

Difficile à notre niveau de pouvoir répondre à ces interrogations, mais nous pensons qu’il s’agit de cela à la fois. D’ailleurs, Webmanagercenter a à plusieurs reprises dénoncé le manque d’ambition des Tunisiens pour l’Afrique. Nous avons également dénoncé la politique de visa pratiquée par la Tunisie sur certains pays africains lesquels appliquent une réciprocité, ce qui pénalise des hommes d’affaires tunisiens. C’est le cas en autres du Congo (un visa pour aller dans ce pays coûterait 600 dinars pour une seule entrée, nous expliquait il y a quelques jours un homme d’affaires).

En fait, tout ce passe comme si l’information –devenue plus que jamais le nerf de toute réussite- ne représentait pas grand-chose pour la Tunisie. Ici on préfère les bla-bla, les discours creux, on fera ceci, on fera cela… mais jamais ou rarement du concret. Or, rien qu’en matière de services (informatique, TIC, santé…), la Tunisie est en mesure d’améliorer sa position en Afrique subsaharienne. Mais ce faire, il faut aller vers le concret, séparer le politique de l’économique.

D’ailleurs, nous connaissons certaines entreprises tunisiennes qui réalisent l’essentiel de leur chiffre d’affaires dans les pays subsahariens sans faire du bruit et surtout sans aucune aide des autorités publiques.

Ceci étant, d’autres entreprises n’arrivent pas à percer sur le terrain africain à cause de notre administration qui n’est pas en phase avec le département des Affaires étrangères (exemple: l’affaire de la non double imposition signée entre la Tunisie et la Côte d’Ivoire mais non appliquée dans les faits par la DGI tunisienne).

Il faut donc cesser d’avoir cette mentalité d’antan selon laquelle “les marchés d’Afrique subsaharienne sont difficiles“. A l’instar du monde entier, nous devons comprendre une fois pour toutes que l’Afrique constituera pour plusieurs années voire décennies le chantre de la croissance mondiale (5% de croissance, en moyenne par an).

TB