Le vote contre la prolongation du mandat d’exercice de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) ne signifie point la fin du processus de la justice transitionnelle, a déclaré, mardi 24 avril, à Bruxelles le chef du gouvernement, Youssef Chahed.

“Le Parlement tunisien avait mis fin au mandat de l’IVD mais non pas au processus de la justice transitionnelle”, a-t-il précisé lors d’un débat au Parlement européen en réaction à une vague de critiques émises par des eurodéputés sur le vote controversé contre la prolongation du mandat d’exercice de l’IVD.

“Ce processus est sur la bonne voie. Il sera mené à terme pour rendre justice aux ayants droits. Plusieurs autres défis pointent à l’horizon, en l’occurrence la sécurité, l’emploi et la relance de l’économie”, a-t-il expliqué.

Pour Youssef Chahed, “la Tunisie a su mener à bien sa transition politique. Elle a réussi à mettre en place des institutions à la fois performantes, solides et pérennes”.

“La parité homme-femme, le mariage de Tunisiennes à des non-musulmans et la consécration de l’indépendance de la justice sont autant d’atouts qui ne peuvent que traduire le degré de développement de la Tunisie post-révolution”, a-t-il dit.

Injuste…

Par ailleurs, Chahed a évoqué la décision européenne d’inscrire la Tunisie sur la liste noire des pays tiers à haut risque de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme, estimant que cette décision était “injuste”, dans la mesure où l’UE n’a pas pris en considération les derniers rapports élaborés par le Groupe d’action financière (GAFI).

“La Tunisie va prendre toutes les mesures nécessaires pour sortir de cette situation et promet de mobiliser tous les moyens disponibles pour venir à bout des défaillances à l’origine du vote du Parlement européen”, a-t-il ajouté.

Relations avec Bruxelles…

D’autre part, Chahed a émis le souhait de voir la Tunisie aboutir à un nouveau statut dans ses relations avec l’Union européenne. “La Tunisie aspire à un nouveau statut pour son partenariat avec l’Union européenne”, a-t-il insisté. “Elle a pris des mesures courageuses et engagé de grandes réformes jugées nécessaires pour booster l’économie”, a-t-il indiqué pour justifier l’ambition de la Tunisie d’accéder à ce nouveau statut.

Pour 2018, la Tunisie table sur un taux de croissance de 3% en dépit d’un taux de chômage qui avoisine les 15%, a-t-il dit.

Chahed a aussi fait état d’une nette amélioration de la situation sécuritaire en Tunisie en dépit d’une conjoncture économique extrêmement difficile.

“Bien que la situation sécuritaire se soit considérablement améliorée, le risque zéro n’existe pas”, a-t-il souligné.