La crise économique s’est aggravée au point où la solvabilité de l’Etat a atteint ses limites, l’Etat arrive aux limites de la solvabilité lorsqu’il ne parvient pas à honorer ses créances.

Aujourd’hui, les caisses de sécurité sociale sont parvenues à une situation d’insolvabilité. Quant à l’Etat central, il ne parvient pas à régler les salaires de ses fonctionnaires qu’au prix de nouveaux emprunts. Il n’a plus la prévisibilité qui lui donne l’assurance de pouvoir régler sa facture salariale au-delà d’un mois ou deux.

Depuis le premier semestre 2016, toutes les caisses — CNRPS, CNSS et CNAM— ont épuisé leurs réserves. La CNRPS et la CNSS étaient parvenues à un état de réserves négatives bien avant. Elles ne parvenaient plus à payer les pensions de leurs retraités et pensionnés qu’en ponctionnant sur les cotisations de l’assurance maladie destinées à la CNAM.

En juin 2016, à son tour, la CNAM n’avait plus ni réserves ni provisions. Tout le système est tombé. On préfère le silence des malades qui souffrent et meurent à la révolte des retraités. voilà où nous en sommes.

Les hôpitaux publics n’ont plus les consommables les plus élémentaires: des services ferment; des opérations ne peuvent plus être réalisées. Les hôpitaux, à leur tour, sont en cessation de paiement : ils ne paient plus leurs fournisseurs.

Nous sommes entrés en état de cessation de paiement, mais qui est non déclarée. La cessation de paiement de l’Etat n’est pas un acte brutal : c’est un enlisement, il est reporté sur d’autres agents.

Mahmoud Ben Romdhane
(Source: La Presse)