Le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche a lancé deux programmes de lutte contre le charançon rouge pour un montant d’environ 10,64 millions de dinars (, environ 3,65 millions d’euros). Cet insecte ravageur a fait son apparition en Tunisie en 2006 et s’est attaqué, principalement, aux palmiers d’ornement dans le Grand Tunis et à Bizerte, dans la localité d’Utique.

Les autorités agricoles tunisiennes favorisent, dans cette lutte, des solutions propres et efficaces à même de remplacer les insecticides chimiques. C’est dans cette optique que des experts du groupe industriel français M2i Life Sciences (Paris), qui promeut des solutions pour la protection biologique des palmiers avec la technologie de diffuseurs, ont été présents, jeudi 19 octobre à Tunis, pour exposer leurs solutions, lors d’un séminaire sur “la lutte biologique contre le charançon rouge, expérience croisée Tunisie-France”, organisé par Business France et M2i.

Le groupe français pourrait être, ainsi, retenu en tant que fournisseur de solutions propres (technologies de diffuseurs….) pour aider à lutter contre ce ravageur, qui a fait apparition en Tunisie en 2011, en se passant des insecticides chimiques. Cette lutte ne peut se faire, toutefois, sans l’implication de la société civile et celle des citoyens, d’après le président de la Chambre nationale de l’agriculture biologique et du tourisme vert relevant du Syndicat des agriculteurs de Tunisie “SYNAGRI”, Mohamed Ikbal Souissi.

“Il faut sensibiliser les citoyens dans les zones urbaines ou rurales quant à la menace du charançon rouge, un ravageur qui risque de faire détruire non seulement les palmiers d’ornement mais aussi d’atteindre les oasis”, prévient le responsable.

Il a ajouté que “chaque Tunisien est intéressé par ce problème et doit alerter les services agricoles, dès qu’il remarque quelque chose d’inhabituel dans les palmiers (plumeau central du palmier affaissé, sciure à la base des palmes…”.

Selon une enquête réalisée par le SYNAGRI, seulement 30% des étudiants de l’Institut national agronomique de Tunis (INAT) sont au courant du problème du charançon rouge. La majorité d’entre eux, ignore même l’existence d’un numéro vert (80 10 18 56), mis à la disposition des citoyens par le ministère de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, le 26 janvier 2016, pour signaler l’infestation des palmiers d’ornementation par le charançon rouge.

“Ce numéro vert n’est, toutefois, joignable que pendant les horaires administratives”, regrette Mohamed Ikbal Souissi, qui recommande la mise en place d’un programme de sensibilisation à large échelle et une étroite collaboration entre le service de vulgarisation agricole, les organismes professionnels et la société civile pour éradiquer ce ravageur.

Le président de l’association Française “Sauvons Nos Palmiers” (SNP), Hervé Pietra, a insisté, lui aussi, sur le rôle de la société civile dans la lutte contre ce ravageur, appelant à faire bénéficier les ONG d’une formation dans ce domaine pour qu’elles puissent mener, à succès, leurs campagnes de sensibilisation.

Le responsable français a exposé l’expérience de son pays, où la lutte contre le charançon rouge est régie par l’arrêté ministériel publié en 2010, qui oblige les propriétaires de palmiers, qu’ils soient publics ou particuliers, à faire recours à un professionnel pour examiner leurs palmiers.

En France, les charançons rouges sont apparus pour la première fois à Nice, en 2006, avant de se propager et d’infester toute la côte méditerranéenne Française, d’après Olivier Guerret, vice-président innovation au sein du groupe industriel français M2i Life Sciences.