La nouvelle loi sur l’investissement semble incitative pour le secteur agricole, souvent perçu comme le parent pauvre des politiques publiques. “Elle pourrait, à travers des dispositions encourageantes, redonner envie aux jeunes diplômés tunisiens de se lancer dans des activités agricoles et de promouvoir leurs propres projets”, a déclaré, mardi 4 avril, Samir Taieb, ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, lors d’une conférence de presse tenue à Tunis.
Concrètement, la nouvelle loi de l’investissement habilite les jeunes à obtenir un crédit, dont le plafond a été augmenté de 150 mille dinars à 250.000 dinars) pour l’acquisition d’une terre agricole. L’Etat se charge des dépenses d’aménagement, dont le forage et l’électrification des puits, perçus comme les principaux handicaps qui dissuadent les jeunes à lancer leurs projets agricoles.
Ces crédits, remboursables sur 25 ans avec un délai de grâce aussi augmenté de 5 à 7 ans, sont octroyés à des taux d’intérêt qui ont été baissé de 5% à 3%. Leur autofinancement représente 5% de la valeur de la terre et 10% de celle des travaux d’aménagement.
Les jeunes promoteurs agricoles pourraient aussi bénéficier d’un accompagnement et d’un encadrement pour réussir leurs projets et garantir leur pérennité.
Par ailleurs, le ministère de l’Agriculture prévoit des déplacements dans les régions pour vulgariser ces nouvelles mesures auprès des agriculteurs.
Les nouvelles dispositions de l’ancien code de l’investissement, devenu Loi sur l’Investissement, ont également pour objectif, d’après le département de l’agriculture, de simplifier les procédures d’investissement dans le secteur et de trouver des solutions à certains problèmes fonciers.
Il s’agit, entre autres, d’augmenter les montants des primes et de l’institution d’une prime supplémentaire au profit des projets intégrés tels que ceux de valorisation des produits agricoles dans les régions de production. Ce volet de valorisation des produits agricoles a été souvent le talon d’Achille de plusieurs filières (agrumes, huile d’olive, lait..).
L’investissement dans les activités de transformation est ainsi très encouragé. Les crédits octroyés aux promoteurs dans ces activités seront, à cet effet, estimés entre 200 et 500 mille dinars.
Les microprojets bénéficieront, quant à eux, de crédits dont les montants seront augmentés de 60.000 dinars à 200.000 dinars.
Parmi ces incitations celles financières relatives à l’augmentation de la valeur ajoutée et de la compétitivité au titre de l’investissement direct : des performances économiques outre la prime de développement régional qui concerne les projets de transformation et des services estimée de 15% pour la catégorie 1 et 30% pour la catégorie 2 qui englobe la majorité des régions de la république.
Les investissements dans le secteur agricole bénéficient aussi de primes consacrées au titre du développement de l’employabilité à travers la prise en charge par l’Etat de la contribution patronale au système de sécurité sociale et d’une partie des salaires des diplômés du supérieur et d’une prime de développement durable au titre de la lutte contre la pollution et pour la préservation de l’environnement d’un taux de 50% et avec un plafond de 300 mille Dinars.
La nouvelle loi prévoit aussi la création d’un fonds Tunisien d’investissement dans le secteur agricole. Elle permet également la possibilité aux promoteurs agricoles de contribuer à des taux variés dans le capital des nouvelles entreprises.
“La pêche, les services et les activités de transformation des produits agricoles et de la pêche constituent désormais une priorité dans la nouvelle loi d’investissement”, a souligné le ministre de l’Agriculture, indiquant que ces mesures permettront de renforcer l’apport du secteur agricole dans l’économie nationale.