La cybercriminalité évaluée à 1,7 milliard d’euros avec plus de 33.000 infractions

photo_1322043160556-1-1.jpg
ordinateur (Photo : Robyn Beck)

[23/11/2011 10:18:49] PARIS (AFP) En 2010, il y a eu en France plus de 33.000 infractions par internet dont 80% d’escroqueries, selon une étude officielle sur la cybercriminalité détaillant l’ampleur d’un fléau évalué à 1,7 milliard d’euros.

L’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) a publié mardi son rapport annuel sur la délinquance et livre notamment une étude poussée sur la cybercriminalité, allant des fraudes aux cartes bancaires jusqu’à l’implication du “crime organisé”.

Cette cybercriminalité “regroupe des infractions très diverses”, relève l’ONDRP: des infractions en lien avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), comme d’autres liées aux systèmes d’information et de traitement automatisé des données (STAD).

Ces infractions, relève l’Observatoire sur la foi de rapports d’experts, sont parfois difficiles à comptabiliser — car il y a peu de plaintes — et compliquées à cerner car les statistiques proviennent souvent des administrations.

En 2010, police et gendarmerie ont recensé 602 atteintes aux STAD. Le tiers sont des “altérations du fonctionnement” ou de “suppression de données”.

Plus de 33.000 infractions dites de “délinquance astucieuse” ont été en outre enregistrées et effectuées par internet. Plus de 80% d’entre elles sont des escroqueries et des abus de confiance, note l’ONDRP.

“Un peu moins de 1.500 atteintes à la dignité et à la personnalité” et “330 atteintes sexuelles” (pédophilie), toujours via internet, ont aussi été constatées par les forces de l’ordre disposant désormais d’outils et d’équipes formés afin de lutter contre cette nouvelle criminalité informatique.

Le taux de fraude sur les paiements par internet “continue d’augmenter”, s’inquiète l’étude, sans toutefois atteindre le pic de 2007.

Les paiements à distance — près de 9% de la valeur des transactions effectuées en France — “comptent pour 62% du montant global de la fraude”. Ce montant n’est pas précisé mais la “cybercriminalité aurait coûté” en France “1,7 milliard d’euros” en 2010, dont 872 millions d’euros “de pertes directes”.

23% des personnes interrogées “seulement”, relève encore l’étude, se déclarent inquiètes losrqu’elles achètent par internet avec leur carte bancaire.

L’Observatoire note pourtant qu’internet fonctionne comme un véritable aimant pour les malfaiteurs, leur “offrant d’innombrables possibilités d’usages illicites ou abusifs” des données, coordonnées bancaires et numéros de cartes bancaires.

L’ONDRP dresse un profil type des cybercriminels, multiples et variés: “acteurs individuels” tels les pédophiles, “crime organisé” dont la “motivation est essentiellement financière” et “reste rare en France”, “hackers” revendiquant parfois leur geste au nom de l’amélioration et de l’ouverture des systèmes informatiques.

“L’action d’Etats étrangers a aussi été soupçonnée, sans être complètement démontrée”, écrit l’Observatoire, citant la Chine, l’Iran ou Israël. L’étude pointe également la “menace sectaire”, une “situation préoccupante”. “L’arrivée d’internet a considérablement banalisé le discours ou méthodes dites +alternatives+ prônés par certains mouvements sectaires”, s’inquiète encore l’ONDRP.