EADS : solution en vue, Français et Allemands semblent en désaccord

 
 
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Le co-président français d’EADS Noël Forgeard, le 16 juin 2006 (Photo : Jack Guez)

[27/06/2006 16:49:27] PARIS (AFP) Des solutions étaient en vue mardi pour sortir le groupe européen EADS de la crise liée à l’annonce de retards de l’A380 et à l’affaire de la vente d’actions par Noël Forgeard, mais les scénarios envisagés semblent toujours opposer Français et Allemands.

Parallèlement, l’Autorité des marchés financiers (AMF) s’est rendue mardi au siège français d’EADS à Paris dans le cadre de son enquête sur le groupe, après le siège d’Airbus à Toulouse la semaine dernière.

Alors que les “72 heures” fixées par le ministre de l’Economie Thierry Breton pour sortir EADS de la crise expiraient mardi, les “solutions proposées sont en train d’être finalisées”, a-t-il affirmé devant l’Assemblée nationale, suggérant que son délai ne serait pas respecté.

Ces solutions, dont il n’a dévoilé aucun élément, seront annoncées par les actionnaires privés d’EADS, le français Lagardère et l’allemand DaimlerChrysler, “conformément au pacte” d’actionnaires qui lie l’Etat à ces industriels, a ajouté M. Breton.

“Les actionnaires privés se sont engagés à prendre une décision le plus rapidement possible, peut-être même demain ou après-demain”, a confié une source proche du dossier.

Tout changement chez EADS devra être entériné par un conseil d’administration. Initialement prévu le 13 juillet selon une source proche, il pourrait être avancé.

Les représentants français de l’Etat et de Lagardère devaient encore se voir mardi soir au cours d’une réunion de la Sogeade, structure qui les regroupe au sein d’EADS.

Plusieurs scénarios ont été évoqués: éviction du coprésident exécutif français Noël Forgeard et du PDG allemand d’Airbus Gustav Humbert, intégration accrue d’Airbus au sein d’EADS, arrivée du PDG de la SNCF Louis Gallois à la tête du groupe, abandon de la direction bicéphale. Sur ce sujet, les Français et les Allemands semblent encore s’opposer.

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Le capital et l’organigramme d’EADS

Alors que le président Jacques Chirac reconnaissait lundi qu’EADS connaissait des “difficultés de gestion” avec sa direction bicéphale, le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel martelait qu’il n’y avait “pas de raison de changer quoi que ce soit à la structure de direction de la société, qui a fait ses preuves”.

“Rien ne serait plus désastreux que de surajouter à la crise actuelle un nouveau sujet de discorde franco-allemande”, selon le président de la commission de la Défense de l’Assemblée nationale Guy Tessier.

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Le PDG allemand d’Airbus Gustav Humbert à Singapour le 22 février 2006 (Photo : Roslan Rahman)

La CFDT Métallurgie a appelé mardi à “respecter l’équilibre” à la tête d’EADS pour “empêcher toute prédominance d’un pays”.

M. Forgeard doit être auditionné mercredi par les commissions des Finances et des Affaires économiques de l’Assemblée. M. Chirac a déclaré lundi qu’il serait “choqué” si la vente d’actions avait été effectuée irrégulièrement, ajoutant à propos d’une éventuelle éviction qu’il ne pouvait “préjuger de rien”.

A la Bourse de Paris, l’action EADS qui avait rattrapé en partie ces derniers jours sa chute de 26% du 14 juin, reperdait 2,15% à 22,26 euros vers 14H45 GMT dans un marché en hausse de 0,23%, pâtissant de l’incertitude sur l’issue de la crise.

 27/06/2006 16:49:27 – © 2006 AFP