Le président de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), Jamel Msallem, a affirmé que l’impunité envers les auteurs d’agressions sur des citoyens encourage pareilles pratiques qui portent atteinte à la dignité de l’Homme et son intégrité physique, en allusion aux événements survenus récemment à Sidi Hassine/Sijoumi.

Il indique que la Ligue a entamé des contacts et des rencontres directes avec des responsables au ministère de l’Intérieur, face aux agressions répétées ciblant les citoyens.

Le président de la LTDH estime que le communiqué publié la veille par le ministère de l’Intérieur sur ” le lynchage d’un mineur ” vient couvrir les dépassements commis par les policiers et les vraies raisons derrière les évènements survenus à Sidi Hassine.

Selon le ministère, le jeune en question, qui était en état d’ivresse, s’est dévêtu dans un acte de provocation visant les agents de l’ordre.

Le président de la Ligue rappelle, dans ce sens, la vague d’arrestations (près de 2000 jeunes) qui a eu lieu en janvier dernier dont les deux tiers sont des mineurs. Il a indiqué que la ligue a reçu plus de 700 plaintes sur des cas de violence policière dans les centres de détention et dans les moyens de transport des détenus.

La Ligue, a-t-il poursuivi, avait présenté un rapport à ce sujet au chef du gouvernement, ministre de l’Intérieur par intérim Hichem Mechichi qui avait pourtant promis d’ouvrir une enquête, faisant observer qu’à ce jour, rien n’a été entrepris dans ce sens.

Jeudi, la LTDH a annoncé qu’elle suivra avec attention l’affaire du décès du jeune Ahmed Ben Moncef Ben Ammar, habitant de Sidi Hassine, dans un centre de détention.

Elle a appelé le parquet près le tribunal de première instance de Tunis 2 à ouvrir une enquête sérieuse sur les circonstances de sa mort et pour déterminer les responsabilités.

La ligue a fermement dénoncé les violences policières et l’utilisation abusive du gaz lacrymogène, considérant que le silence du gouvernement encourage l’impunité.

La ligue tient le chef gouvernement, ministre de l’intérieur par intérim responsable de ces dérives. Les violences policières semblent être un choix adopté par le gouvernement pour faire face aux mouvements sociaux, a regretté l’organisation.