Le personnel de l’agence Tunis-Afrique-Presse (TAP), entre journalistes, administratifs, techniciens et ouvriers, a réitéré son appel au Chef du gouvernement Hichem Mechichi à revenir sur la nomination de Kamel Ben Younès à la tête de l’agence.

Il a réclamé, lors d’un rassemblement de protestation observé jeudi, le respect de critères objectifs basés sur l’indépendance, la transparence et la compétence dans le choix du président-directeur général de cette institution d’information.

Les protestataires ont scandé des slogans appelant à ” laisser la TAP à l’écart des tiraillements politiques ” et à ne pas la ” mêler aux calculs partisans étroits “.

Ils ont affirmé que le mouvement de protestation se poursuit pour empêcher que l’agence de presse nationale ne soit instrumentalisée dans la propagande partisane, insistant que ” la TAP restera une institution publique, ayant pour seuls slogans la neutralité, l’objectivité et l’indépendance “.

Ils ont menacé d’escalade en cas de rejet de leurs revendications, n’excluant pas de recourir à une grève.

Le personnel de l’agence Tunis-Afrique-Presse a décidé mardi d’observer un sit-in ouvert pour protester contre la nomination de Kamel Ben Younès à la tête de l’agence.

Une nomination considérée comme ” grave ” et “ouvertement politique et partisane”, a-t-il dénoncé.

Il a clamé son refus catégorique de traiter avec Ben Younès en raison de son implication, avant la révolution, dans des atteintes à la liberté de la presse et d’expression, et à l’action syndicale libre ; et ses tentatives de saper l’indépendance de la Ligue de défense des droits de l’Homme, outre son active participation dans la propagande au service du régime dictatorial et ses réactions violentes à l’égard des femmes.

Après la révolution, Ben Younès a continué de ” servir des agendas politiques connus de tous “, lit-on dans la déclaration conjointe publiée par les sections du Syndicat national des journalistes tunisiens et du syndicat de base de l’Union générale tunisienne du Travail.

Le personnel de la TAP a mis en garde contre une tentative d’asservissement politique à travers cette nomination ” qui menace sérieusement l’indépendance de l’agence, en tant que service public financé par les contribuables et appelé à une totale impartialité envers les différentes sensibilités politiques et composantes sociales du pays. ”

Il a invité toutes les parties intervenantes dans le secteur des médias à rationaliser le processus de nomination à la tête de l’agence TAP, ” encore aux mains de la présidence du gouvernement comme ce fut le cas sous l’ancien régime dictatorial “.

Il a également appelé toutes les forces vives qui croient réellement en la liberté de la presse et d’expression à soutenir l’agence de presse nationale en cette phase délicate, marquée par les tentatives incessantes d’entités politiques de mettre la main sur les médias publics et privés.