La sécurisation des sites nationaux de production pétrolière et des phosphates doit être associée à une nouvelle approche de développement régional qui reconnait aux habitants des zones de production leur droit à une vie digne. C’est du moins l’avis de l’universitaire Aram Belhadj.

Dans un bref entretien accordé à l’agence TAP, sur les blocages répétitifs de la production nationale de pétrole et des phosphates en raison des protestations sociales et sur l’approche à suivre pour atténuer les effets de ces blocages sur l’économie nationale, il estime que ” les sites nationaux de production pétrolière et des phosphates devraient être traités comme des questions de sécurité nationale. Aucun dépassement ne doit être toléré au niveau de ces sites. Auparavant, ces zones ont été annoncées comme des zones militaires mais rien n’a été fait sur le plan pratique pour éviter les arrêts de production. La sécurisation de la production est indispensable pour la crédibilité de la Tunisie auprès de ses clients mais aussi pour le rétablissement des équilibres des finances publiques “.

Parallèlement à la sécurisation des sites de production, “un changement d’approche et une nouvelle stratégie de développement régional doivent être opérés au plus vite. L’autorité de l’Etat doit rimer avec le droit à un emploi décent et une infrastructure moderne dans les zones où se trouvent ces sites”, a-t-il développé.

Privilégier la formation…

Il admet cependant qu'”il n’existe pas de solutions miracles de court terme à la question de l’emploi qui demeure un problème structurel “.

Pour lui, afin de favoriser la création d’emploi et d’améliorer les conditions de vie des citoyens chômeurs, “la formation pourrait être un atout qui permettra aux chercheurs d’emploi de maximiser leurs chances de s’adapter aux besoins du marché et de décrocher des emplois “.

Financement…

Belhadj plaide, par ailleurs, pour ” la mise en place de modalités de financement appropriées (économie sociale et solidaire, microcrédits…) qui demeure aussi une question fondamentale pour favoriser l’entrepreneuriat et l’auto-emploi “.

Enfin, pense-t-il encore, “le rôle de l’administration devrait être repensé de manière à en faire une vraie locomotive pour l’investissement et la croissance, et partant, pour la création d’emploi à une large échelle “.