Il serait tautologique de dire que secteur touristique est le secteur le plus impacté –sinon l’un des plus touchés- par la pandémie du coronavirus, sans doute parce qu’il implique plusieurs autres secteurs dans son fonctionnement (transport, commerce, agriculture, restauration…). C’est l’agence onusienne spécialisée, à savoir l’Organisation mondiale du tourisme, qui l’affirme.
C’est justement pour les dégâts causés par l’épidémie sur le secteur que la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH) a convié aux journalistes à la présentation d’une étude d’impact sur le secteur qu’elle a commandée auprès du professeur Abdel Rahmen El Lagha, vendredi 20 novembre 2020, dans un hôtel –évidemment- à Tunis.
Quels chiffres sont à retenir, ils donnent le tournis : pas moins de 27 000 emplois directs seront perdus à la fin de cette année 2020 ; dans 6 familles sur 10, il y a un membre qui travaille dans l’hôtellerie. Ici l’expression “emploi direct“ a un sens profond, car le nombre des emplois indirects qui seront perdus risque d’être encore plus ahurissants. A souligner au passage que l’étude de M. El Lagha ne fait pas allusion aux emplois indirects, parce que ne dispose pas de chiffres réels en la matière, dira-t-il en substance.

Et ce n’est pas spécifique à la Tunisie, puisque l’OMT pense qu’un retour à la normale de l’activité touristique ne sera pas possible avant 2023. Plus grave encore, l’Association internationale du transport aérien (IATA) annonce de son côté qu’une reprise du trafic aérien habituel n’est attendue qu’en 2024.
Ceci dit, notre professeur estime, de son côté, que toute prévision sur le secteur au-delà de 2021 est hasardeuse en ce sens que personne aujourd’hui n’est en mesure de dire avec certitude comment va évoluer cette maladie. Et nous pensons que l’avenir risque, malheureusement, de lui donner raison, mais si de gros espoirs existent concernant un vaccin dans les prochains mois.

La question est de savoir si le gouvernement a la volonté et surtout s’il a les moyens financiers de venir en aide à ce secteur certes vital, mais qui n’est hélas pas le seul dans cette situation en Tunisie aujourd’hui. En somme, peut-on et doit-on sauver le tourisme tunisien ? Une question à 10 millions de touristes !
TB



