La Coalition tunisienne contre la peine de mort (CTCPM) a appelé les autorités tunisiennes, et à leur tête le président de la République, à respecter les engagements pris par l’Etat tunisien en ce qui concerne la suspension de l’application de la peine de mort.

La CTCPM appelle les autorités à continuer de voter en faveur de la résolution des Nations unies pour un moratoire sur l’application de la peine de mort ainsi qu’à adopter le deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques visant à abolir la peine de mort.

Dans une déclaration publiée, vendredi, à l’occasion de la 18ème Journée mondiale contre la peine de mort, célébrée le 10 octobre, sous le thème “Avoir accès à un avocat : une question de vie ou de mort”, la CTCPM a souligné la nécessité d’assurer le droit à une représentation juridique effective, à tous les stades de la procédure judiciaire, notamment dans les affaires où la peine de mort est encourue.

A noter que la Journée mondiale contre la peine de mort coïncide avec des réactions relayées sur les réseaux sociaux et émises par des organisations de la société civile en Tunisie sur la peine capitale. En effet, La mort de la jeune femme Rahma Lahmar, le 25 septembre dernier, dont le corps a été retrouvé dans la zone de Ain Zaghouan a déclenché une campagne sur les réseaux sociaux appelant à réactiver l’exécution de la peine de mort, faisant l’objet d’un moratoire depuis 1991.

En revanche, plusieurs organisations de la société civile ont mis en avant l’importance de respecter les engagements internationaux de la Tunisie, en particulier les résolutions onusiennes relatives à la suspension de la peine de mort, recommandent l’ouverture d’un débat national sur les causes de la prolifération du crime et les moyens d’y remédier.

La CTCPM dénonce dans ce sens “une campagne populiste plaidant pour la réactivation de la peine capitale”, estimant que le discours de haine qui incite au meurtre fait partie d’un projet politique populiste et extrémiste qui vise à entraver la consécration des droits humains.

Tout en condamnant les infractions pénales et les crimes terroristes, la coalition contre la peine de mort considère que la condamnation à mort constitue l’atteinte la plus grave au droit à la vie, garantie par l’article 22 de la Constitution.

Elle a appelé, dans ce sens, les forces démocratiques à se mobiliser pour l’abolition définitive de la peine capitale comme il ce fut le cas pour l’abolition de l’esclavage et de la polygamie.

Depuis 2012, la Tunisie a voté en faveur de la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies appelant à un moratoire sur l’application de la peine de mort.