Le directeur du Centre d’encadrement et d’orientation sociale, Mounir Issa, a déclaré que 650 cas sociaux qui ont choisi ou ayant été contraints de vivre dans la rue ont été pris en charge depuis le début de 2017; 2% parmi eux sont des étrangers, le reste étant des Tunisiens dont 74% sont des hommes âgés de plus de 45 ans.

Parmi les raisons les plus en vue qui poussent cette catégorie de personnes à rester dans la rue, le divorce et la désintégration familiale, alors que 25% parmi ces personnes sont des victimes de violence familiale, selon une étude sur les “caractéristiques sociodémographiques des personnes qui vivent dans la rue”, réalisée par le mécanisme de secours social du Grand-Tunis, en coopération avec l’Association France Secours International (FSI) et avec le soutien de la Principauté de Monaco, présentée jeudi à Tunis lors d’un séminaire national sur “le mécanisme de secours social” organisé par le ministère des Affaires sociales.

Cité par l’agence TAP, le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, a indiqué que son département examine la possibilité d’élaborer un programme pour l’année prochaine, visant à étendre le travail de ce mécanisme aux centres de secours social dans d’autres gouvernorats qui drainent un grand nombre de personnes déplacées et de groupes vulnérables, notamment Sousse et Sfax.

“Les centres d’hébergement sont disponibles”, a indiqué Trabelsi, affirmant qu'”aucune demande d’hébergement d’un sans-abri n’a été rejetée”, mais que les équipes de secours social prennent l’initiative de discuter avec les personnes appartenant à cette catégorie pour les persuader de s’orienter vers l’un de ces centres pour recevoir le minimum de soins tels que la nourriture, l’habit, l’hygiène et les soins médicaux en cas de nécessité.

L’étude sociodémographique en question a en outre révélé que 48% des personnes concernées ont passé entre 6 mois et plusieurs années dans la rue, ce qui informe sur la profondeur des problèmes sociaux auxquels cette catégorie de personne se trouve confrontée, selon Trabelsi.

Il en ressort également de cette étude que 36% de ces personnes “se concentrent dans les artères principales et les stations de métro, points de haute densité de trafic, leurs activités étant étroitement liées à la mendicité et aux occupations marginales, a ajouté Trabelsi.

Il a expliqué que les institutions sociales fonctionnent selon une méthodologie multidisciplinaire au sein d’une équipe technique spécialisée qui compte 2145 cadres, parmi eux, 1 800 assistants sociaux de terrain, et qui se focalisent sur l’accompagnement social de ces personnes dans l’objectif d’une meilleure intégration.

Pour sa part, la directrice de la défense sociale au ministère des Affaires sociales, Teber Naimi, a expliqué que “le mécanisme de secours social consiste en une équipe de travail qui exerce en dehors des heures administratives, pour identifier, faire le suivi et aborder ces personnes en proie à la marginalisation et à l’exclusion vivant dans les espaces public”, précisant que ce service est réservé aux personnes n’ayant pas connaissance de la possibilité de présenter une demandes aux administrations concernées pour profiter des services sociaux.

L’équipe de secours social assure des interventions nocturnes à raison de cinq fois par semaine dans les rues de la capitale et fournit aux sans-abri un encadrement instantané, avec la possibilité de prendre soin des cas présentant des problèmes de santé, en coordination avec les services de secours sanitaires, outre la prise en charge de certains cas nécessitant un hébergement immédiat dans les Centres d’encadrement et d’orientation sociale.

Naimi a encore indiqué que toute personne qui assiste à des cas de sans-abri est appelé à contacter le numéro téléphonique (71 595 206) à tout moment de la journée, notant que l’équipe se déplace sur la base des avis provenant des citoyens, des institutions et associations, ou bien au gré de l’inspection de l’équipe mobile dans la rue.

L’hébergement dans ces centres est temporaire et pourrait s’étendre à une année entière dans les cas d’handicap, en attendant le placement dans une maison de retraite ou bien jusqu’à réussir la réintégration de ces personnes dans leur environnement d’origine, l’hébergement n’étant pas une fin en soi, a conclu Naimi.