La veille électronique illustrée de l’information statistique et juridique “Tunelyz” vient de faire le zoom notamment sur l’évolution du budget de la culture en Tunisie entre 2014 et 2020, l’évolution du tissu associatif culturel tunisien entre 2017 et 2019, les perspectives culturellles de la Tunisie à l’horizon 2025, la cartographie des salles de cinéma de Tunisie en 2019, ainsi que sur la production cinématographique annuelle autour du monde 1996-2017.

Dans la dernière lettre d’information datant du 28 octobre au 3 novembre 2019, le site Tunelyz rapporte que tout au long de la rubrique consacrée à la Culture en chiffres, il a tenté de décrypter l’évolution de ce secteur économique, vecteur du savoir et d’espoir, et les chiffres se sont souvent fait rares.

A l’approchée des plénières parlementaires autour du nouveau Budget d’Etat pour l’année 2020, le site s’est proposé de faire le tracé de l’évolution du Budget du Ministère des Affaires Culturelles an après an.

En sept ans, le budget dudit ministère a quasiment doublé, passant de 178 millions de dinars en 2014 à 351 MDT pour l’année à venir.

Sur l’ensemble de la période, le budget a connu une croissance perpétuelle marquée par un sursaut de plus de 50 millions de dinars entre l’année en cours et 2020. A la vue de cette tendance haussière, le site s’est demandé s’il s’agit d’une véritable volonté d’Etat à promouvoir les industries créatives?

Le deuxième point concerne la généralisation du taux de retenue à la source de 5 pour cent à tous les artistes. Le site electronique a survolé le projet de la loi des finances à la quête de mesures particulières en rapport avec l’économie créative dont le budget est en perpétuelle croissance depuis l’année 2014, passant du simple au double.

Arrêt sur l’article 40 dudit projet : il est stipulé que le taux de la retenue à la source sur les primes et les récompenses accordées aux “artistes du cinéma” (littéralement, sans précisions sur les professions) devra être réduite à 5% au lieu de 15%, ainsi pour uniformiser cette taxation à tous les artistes sachant que les cinéastes étaient les seuls à être dépourvus de ce taux quelque peu avantageux. Sont aussi concernés par cette mesure de généralisation les propriétaires des droits d’auteur et des droits voisins.

Concernant l’évolution du tissu associatif culturel tunisien entre 2017 et 2019, les statistiques vérifiées et actualisées des métiers créatifs ne sont pas disponibles jusqu’à l’heure d’écriture de ces lignes, précise le site.

Tunelyz s’est tourné vers le tableau de bord du centre de documentation sur les associations IFEDA où il est possible de récolter des statistiques périodiques sur les créations d’associations par activité.

Cap sur les niches créatives et culturelles : Jusqu’au 29 octobre 2019, la Tunisie compte quelques 4473 associations jalonnant les 24 régions du pays, cela équivaut au cinquième du tissu associatif large de 22954 structures citoyennes.

Le nombre des nouvelles associations est passé de 3618 en avril 2017 à 4199 en décembre 2018 et 4385 en juillet dernier.

Large aperçu en chiffres sur l’évolution du secteur cinématographique

Au milieu d’une semaine pas comme les autres, rythmée par les airs du cinéma d’auteur du monde, fédéré par un festival qui ne cesse de s’ancrer an après an depuis 53 ans… en l’occurrence les jcc, Tunelyz a voulu piocher une performance chiffrée de l’industrie cinématographique tunisienne.

Cap sur le Centre National du Cinéma et de l’Image, nouveau-né de la Tunisie post-révolutionnaire, prévu par un décret-loi de création le 13 septembre 2011, et fonctionnel depuis janvier 2013. Selon le rapport d’activité de cet établissement public à caractère non administratif, les trois dernières années ont été particulièrement pétillantes.

Parole aux chiffres : Entre 2016 et 2018, un peu plus de 1316 mille dinars ont été allouées pour l’aménagement de 9 salles de cinéma. Il importe toutefois de souligner que tous ces espaces jalonnent la côte, de Bizerte à Sfax en passant par le Grand Tunis, Menzel Temim, Sousse et Monastir.

Quant à l’apport du CNCI dans la production cinématographique pendant la même période, le montant s’élève à plus de 13,2 millions de dinars qui ont bénéficié à 150 films confectionnés durant les trois années passées. La part de lion revient aux long-métrages fiction. L’intervention du centre a également profité à la co-production tuniso-française à hauteur de 794 mille dinars sur les années 2017 et 2018.

Outre le soutien aux cinéastes et aux havres de culture qui sont les rares salles de cinéma, la jeune institution publique semble être imprégnée de cette ère marquée par une ébullition citoyenne et entrepreneuriale sans précédent.

Ainsi, le CNCI a contribué dans l’incubation de 4 startups évoluant dans les industries créatives, tandis qu’il a alloué quelques 513 mille dinars aux festivals qui ont éclos ces dernières années aussi bien dans les régions que dans des thèmes d’actualité, nous citons notamment la lutte contre la corruption et celle pour la sauvegarde de l’environnement.

Sur un autre plan, Tunelyz a consacré son numéro à la cartographie des salles de cinéma de Tunisie en 2019.

Aujourd’hui, l’ambition est de revenir sur ce chiffre incroyable de.. 19 salles dont.. regorge tout le pays. Sont-ils au moins distribués d’une manière assez équilibrée entre le 20 régions outre le Grand-Tunis ? Ce dernier totalise plus de la moitié de l’offre avec 13 salles tandis que la poignée qui reste jalonne quelques villes de la côte, allant de Bizerte à Monastir en passant par Menzel Temime. Quant aux festivals cinématographiques ayant lieu dans les régions du sud et de l’intérieur, ils sont tenus dans des espaces aménagés, oui, mais loin d’être adaptés et exploitables tout au long de l’année.

Et pourtant, l’engouement des Tunisiens, toutes tranches d’âges confondues ne fait pas l’ombre de doute, à voir l’afflux spectaculaires des jeunes de la génération Netflix dans les salles de cinéma à l’occasion des Journées Cinématographiques de Carthage à titre d’exemple. Ces informations actualisées ont été compilées par la récente et unique étude sur les industries créatives et culturelles conduite par la BIAT.

Prenant pour exemple les JCC, Tunelyz a appris de sources sûres que les seuls trois premiers jours du festival ont enregistré la vente de 128070 billets sans compter les abonnements et les projections dans les régions.

Tels indicateurs inviteront à approfondir la réflexion autour de cet acquis culturel qu’est les JCC, véritable emblème de toute une nation qui ambitionne de rayonner de nouveau sur le monde. Ces chiffres ont été avancés par Chiraz Laatiri, directrice du Centre National du Cinéma et de l’Image.

Le dernier point évoqué par la veille électronique porte sur la production cinématographique annuelle autour du monde 1996-2017. Au bout d’une semaine cinématographique toutes en couleurs ayant fait le bonheur de quelques centaines de milliers en Tunisie, tout comme celui des centaines de réalisateurs entre autres professionnels du septième art, le site a voulu porter son regard un peu plus loin, dans les quatre coins du monde, et dans le temps, pour en savoir plus sur l’effervescence de la production cinématographique.

L’institut de la statistique relevant de l’UNESCO a admirablement retracé le film de cette évolution au cours des dernières décennies. Le schéma s’efforce de reprendre la carte du monde montrant les pays les plus et les moins producteurs de films dans les années 1996, 2006 et 2017. Quatre niveaux ont été retenus. La production tunisienne, malgré un certain éveil révolutionnaire demeure au-deçà des 20 films par an (2017) tandis que le Maroc, l’Egypte et le Soudan du Sud ont pu se forger une place sur le palier supérieur.

Sans surprise, les grandes puissances mondiales tels que les Etats-Unis, la Chine, la Russie, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France dominent la production mondiale avec plus de 100 films par an chacun. Il est aussi intéressant de relever l’essor progressif du Brésil mais surtout de la Chine et de la Russie, toutes les deux soucieuses de véhiculer leur nouvelle image de marque dans ce monde multipolaire, ainsi que la nouvelle star du continent : le Nigéria qui dépasse de loin l’Egypte.