Pour le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), la responsabilité de la situation alarmante des médias confisqués incombe au chef du gouvernement, au ministre des Finances -en tant que président de la Commission nationale de gestion d’avoirs et des fonds objets de confiscation ou de récupération en faveur de l’Etat-, ainsi qu’au groupe Al-Karama Holding.

Dans un communiqué publié vendredi 1er mars à l’issue de la réunion des membres de son bureau exécutif et des représentants des syndicats des établissements médiatiques concernés (Dar Assabah, Cactus Prod, Shams Fm), le SNJT exige le respect des critères de transparence dans le processus de cession de Radio Shams FM et de l’établissement Dar Assabah.

Le syndicat exhorte l’exécutif à hâter la nomination d’un responsable à la tête de la société Cactus Prod, appelant à placer les établissements médiatiques confisqués à l’abri des tiraillements politiques et de toute instrumentalisation politique, surtout durant cette année électorale.

Le SNJT estime impératif de respecter les engagements pris et les accords conclus relatifs à la cession de Radio Shams FM, en garantissant les droits des journalistes et des employés travaillant dans l’établissement, ainsi que sa pérennité.

Par ailleurs, le syndicat fait part de son refus de la situation demeurée floue au niveau de la direction générale de Dar Assabah suite à l’absence non justifiée de la directrice générale de cet établissement depuis deux mois.

“Dar Assabah connaît un climat social tendu, en l’absence d’une perspective éditoriale claire et de conditions de travail propices à la production journalistique sans compter le désistement des deux parties administrative et gouvernementale face à l’application des accords précédents”, écrit le SNJT dans son communiqué.

Concernant la situation de Cactus Prod, le SNJT a fait état de la détérioration de la situation sociale et administrative, mettant l’accent sur les dépassements juridiques de l’administrateur judiciaire nommé à la tête de cet établissement depuis 8 ans.

Pour ce qui est de Radio Zitouna, le syndicat regrette les atermoiements du gouvernement dans l’exécution des engagements pris vis-à-vis de la radio en question, surtout en ce qui concerne le rattachement de cet établissement au secteur public dans le cadre de la politique de consensus et des compromis avec le mouvement Ennahdha.

Le SNJT va examiner, lors de la prochaine réunion de son bureau exécutif, les mouvements de protestation à venir pour garantir les droits des journalistes et employés dans ces établissements, appelant le personnel en question à “se préparer aux différentes formes de protestation pour défendre la pérennité de leurs entreprises et l’indépendance de leurs lignes éditoriales”.

Tiens, “indépendance de la ligne éditoriale”, dites-vous? C’est parfait, mais alors expliquez aux lecteurs comment être “indépendant” en même temps quémander auprès de qui l’on veut être indépendant. C’est illogique!

En outre, pourquoi tant d’exigences pour des médias “confisqués” et non “publics” ou “étatiques”?