“La culture peut être un pilier dans l’impulsion économique et sociale en Tunisie, si elle est soutenue par une volonté politique”. C’est ce qu’ont soutenu les artistes qui participent à la conférence autour des perspectives de la culture en Tunisie après la révolution.

Organisée, dans la soirée du mardi 26 février, par le parti “Afek Tounes”, la conférence a été animée par le chanteur compositeur Lotfi Bouchnak, le producteur-réalisateur Ibrahim Letaief, l’artiste et ancienne ministre des Affaires culturelles, Sonia M’barek, le musicien Mohamed Ali Kammoun et la propriétaire de la Galerie “Gorgi”, Aïcha Gorgi.

Dans son intervention, Mohamed Ali Kamoun a passé en revue son expérience en mettant l’accent sur la problématique de l’exploitation de l’œuvre artistique en Tunisie.

Pour sa part, l’artiste Lotfi Bouchnak a critiqué le faible budget accordé à la culture en estimant que celle-ci reste la solution pour faire face à plusieurs problèmes sociaux.

Bouchnak a, par ailleurs, appelé à la création d’espaces qui peuvent réunir des artistes de différentes spécialités afin de faciliter le réseautage entre eux. Il a, dans le même contexte, invité les politiciens à communiquer davantage avec les artistes.

De son côté, le réalisateur Ibrahim Letaief a mentionné, dans sa communication, l’absence d’une industrie cinématographique en Tunisie.

“Les métiers dans le secteur de l’art plastique ne sont pas structurés”, a estimé Aicha Gorgi en expliquant que le plasticien produit ses œuvres en s’appuyant sur ses propres moyens puis reste dépendant des acquisitions de l’Etat.

Tout en mentionnant que le marché de l’art plastique reste élitiste, Gorgi a fait remarquer que le public tunisien de l’art plastique regarde encore la toile comme un objet de décor et non comme une œuvre artistique.

L’ancienne ministre des affaires culturelles, Sonia M’barek a tenu à rappeler que la culture fait partie de l’identité d’un peuple avant d’être une pratique.

Elle a, de même, déclaré que le modèle de l’Etat comme unique parrain de la culture est dépassé, invitant à cet égard, à soutenir le secteur privé et le réseautage.

M’braek a, par ailleurs, fait savoir que l’industrie culturelle en Tunisie ne représente que 0,6% de l’économie nationale, signalant, à ce propos, que l’industrie culturelle n’est pas seulement l’apanage du ministère des Affaires culturelles mais implique aussi plusieurs ministères, tels que ceux des Affaires étrangères et du Tourisme.