Des experts en économie ont estimé que le secteur de l’économie sociale et solidaire en Tunisie stagne en dépit de sa grande capacité à impulser l’économie nationale.

S’exprimant lors d’une journée d’étude sur l’économie sociale et solidaire en Tunisie, organisée, mardi, à l’initiative du centre des études et des recherches économiques et sociales (CERES), en collaboration avec la fondation allemande Hanns Seidel , ils ont souligné que la contribution de l’économie sociale et solidaire au produit intérieur brut (PIB) et à l’emploi ne dépasse pas 1pc contre plus de 10pc dans les pays de l’union européenne.

Le superviseur de l’équipe de recherche en économie sociale et solidaire au CERES, Abdeljélil Bedoui a, dans une déclaration à l’agence TAP, mis l’accent sur la nécessité de promouvoir ce secteur afin consolider le faible tissu institutionnel et développer la situation économique précaire.

Il a fait savoir que tous les programmes annoncés dans le pacte national ainsi que dans le plan de développement (2016-2020), le document de Carthage et les programmes des plus grands partis politiques appellent au renforcement de ce secteur. Cependant, a-t-il dit, la concrétisation de ces programmes sur le terrain demeure insignifiante.

De son côté, l’expert international en économie sociale et solidaire, Belaid Ouled Abdallah a déclaré à l’agence TAP que les zones marginalisées en Tunisie ne sont pas pauvres mais appauvries, affirmant qu’elles possèdent plusieurs caractéristiques leur permettant de surmonter les difficultés socio-économiques auxquelles elles sont confrontées.

L’expert a appelé, à cet égard, à miser sur le renforcement de certains secteurs pour promouvoir la situation dans les régions intérieures dont la consolidation du tourisme solidaire et alternatif, la valorisation des déchets, l’exploitation des plantes médicinales et aromatiques et la promotion de l’artisanat et du patrimoine matériel et immatériel en tirant profit des particularités historiques et des civilisations successives dans ces régions.

Le ministre auprès du chef du gouvernement chargé de l’économie sociale et solidaire, Chokri ben Hassen a déclaré, pour sa part, que le projet de loi relatif à l’économie sociale et solidaire, élaborée depuis 2006 n’a pas encore été adopté à cause de la multiplicité des opinions.

Ce projet de loi est fin prêt et sera soumis dans les prochains jours au conseil des ministres puis à l’assemble des représentants du peuple (ARP), a-t-il dit.
Composé de 34 articles, ce projet de loi permettra d’organiser le secteur de l’économie sociale et solidaire et de fixer le mode de financement et l’appui de l’Etat aux entreprises sociales et solidaires.