Le Groupe de la Banque mondiale a annoncé, lundi, qu’il portera ses investissements actuels sur cinq ans à environ 200 milliards de dollars en faveur de l’action climatique pour la période 2021/2025, dans le but d’aider les pays à engager des mesures ambitieuses pour le climat.

Il s’agira, notamment, d’améliorer la fiabilité des prévisions, des systèmes d’alerte précoce et des services d’information sur le climat afin d’aider quelque 250 millions d’habitants dans 30 pays en développement à mieux anticiper les risques climatiques.

Les investissements attendus contribueront, par ailleurs, à déployer des systèmes de protection sociale plus réactifs dans 40 pays et à financer des investissements dans une agriculture climato-intelligente dans 20 pays.

Face aux effets grandissants du changement climatique sur la vie et les moyens de subsistance des populations, surtout les plus démunies, ce nouveau plan va considérablement renforcer les mesures de soutien à l’adaptation et à la résilience, ajoute la BM.

Il constitue également un changement d’échelle remarquable des ambitions de l’institution, qui invite la communauté internationale à faire de même.

” Le changement climatique menace la survie des populations les plus pauvres et les plus vulnérables du monde. Ces nouvelles cibles qui impliquent d’investir et de mobiliser 200 milliards de dollars en cinq ans pour combattre le changement climatique, démontrent le sérieux avec lequel nous prenons cet enjeu “, souligne Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque mondiale.

L’enveloppe de 200 milliards de dollars sera composée pour moitié de financements directs de la BM (BIRD/IDA), les 100 milliards restants étant constitués de financements directs de la Société Financière Internationale (IFC) et de l’Agence Multilatérale de Garantie des Investissements (MIGA) ainsi que des fonds privés mobilisés par le Groupe.

Consciente que des millions d’individus dans le monde subissent déjà les conséquences dramatiques de phénomènes climatiques toujours plus violents, l’institution a fait des projets d’adaptation l’une de ses cibles prioritaires.

En portant le soutien financier direct aux mesures d’adaptation à près de 50 milliards de dollars par an pour la période 2021-25, le Groupe de la Banque mondiale va, pour la première fois, leur accorder la même importance qu’aux investissements visant à réduire les émissions de gaz à effets de serre.

Selon la directrice générale de la BM Kristalina Georgieva, “le changement climatique a des effets dramatiques sur la survie et les moyens de subsistance des populations “. Et d’ajouter : ” Nous devons combattre les causes du phénomène, mais aussi nous adapter à ses conséquences qui touchent souvent de manière disproportionnée les plus pauvres “.

C’est la raison pour laquelle la Banque mondiale s’engage à porter ses financements climatiques à 100 milliards de dollars, dont la moitié iront à la construction d’habitations, d’écoles et d’infrastructures plus adaptées et à des investissements dans une agriculture à l’épreuve du climat, une gestion durable des ressources en eau et des filets sociaux adaptatifs “, a-t-elle ajouté.

Ces nouveaux financements seront garants du caractère systématique des mesures d’adaptation, sachant que la Banque mondiale va mettre au point un système d’évaluation pour suivre les progrès réalisés dans le monde et pousser à l’action.

Le Groupe de la Banque mondiale s’attachera à examiner chaque projet en fonction de son impact sur le climat et à concevoir des mesures d’atténuation adaptées, mais aussi à indiquer les chiffres bruts et nets d’émissions de gaz à effets de serre et à appliquer à tous ses investissements un prix du carbone virtuel.

Pour renforcer l’impact global à l’échelle des pays, la BM soutiendra la prise en compte des enjeux climatiques dans la planification des politiques et la définition des investissements et dans les phases de mise en œuvre et d’évaluation et aidera également une vingtaine de pays à appliquer et actualiser leurs contributions nationales.

Il s’agit, également, de s’engager davantage aux côtés des ministères des finances pour concevoir et mettre en œuvre des politiques transformatrices reposant sur des mesures à faible intensité de carbone.

A noter que les initiatives concerneront notamment trois secteurs clés. Dans le domaine de l’énergie, il s’agit de la production, l’intégration et la construction d’infrastructures d’énergies renouvelables d’une puissance totale de 36GW et, grâce à des mesures d’efficacité énergétique, à la réalisation de 1,5 million de GWh d’économies.

Pour les villes, 100 villes seront aidées dans l’aménagement de l’espace de manière durable et sobre en carbone et à opter pour un développement favorisant les transports en commun et le covoiturage.

S’agissant de l’alimentation et l’utilisation des terres, le travail sera axé sur l’optimisation de la gestion intégrée des paysages dans une cinquantaine de pays pour une superficie atteignant jusqu’à 10 millions d’hectares de forêts.