Le parlement a adopté mercredi le budget du ministère des Affaires étrangères pour l’exercice 2019 à 105 voix. Vingt et un députés ont voté contre et quatre se sont abstenus.
Le budget du département pour 2019 s’élève à 252,284 millions de dinars dont 244,784 millions de dinars pour les dépenses de gestion et 7,5 millions de dinars pour le développement.

En réponse aux interrogations, le ministre Khémaies Jhinaoui a estimé que lors des débats, les députés ont sous-estimé le rôle de la Tunisie dans le dossier libyen. Il a rappelé que la Tunisie a été présente dans toutes les réunions sur la Libye, mettant en évidence ses efforts en vue de rapprocher les factions libyennes et ce, de l’avis des différents intervenants.

Khemaies Jhinaoui a indiqué qu’une rencontre des pays du voisinage est prévue bientôt au Caire, rappelant l’initiative du président Béji Caid Essebsi pour un règlement politique globale en Libye sous l’égide des Nations Unies et associant, en plus de la Tunisie et de la Libye, l’Algérie et l’Egypte.

Au sujet de l’ouverture d’une ambassade à Tripoli, le ministre a précisé qu’actuellement la situation sécuritaire dans ce pays ne le permet pas, affirmant que le consulat général assure son rôle diplomatique comme il se doit.

Abordant Le dossier des deux journalistes tunisiens Sofien Chourabi et Nadhir Ktari, enlevés en Libye en septembre 2014 ainsi que celui des enfants Tunisiens qui se trouvent dans les prisons libyennes, Khemaies Jhinaoui a affirmé que le ministère a déployé de grands efforts dans ce sens. Mais l’absence de coopération de la part de la partie libyenne avec les deux délégations tunisiennes envoyées en Libye, n’a pas permis d’atteindre les objectifs escomptés, a-t-il regretté.

Il a ajouté avoir contacté des responsables onusiens en Tunisie et à Genève ainsi que l’envoyé spécial des Nations Unies en Libye Ghassen Salamé au sujet des deux journalistes.

Sur l’appel des députés à des représentations diplomatiques en Syrie et en Irak, il a indiqué que malgré l’absence d’un ambassadeur en Syrie, le ministère veille sur les intérêts des Tunisiens établis dans ce pays. Le département a également engagé des avocats pour défendre les Tunisiens détenus dans les prisons irakiennes, a-t-il assuré.

Selon lui, la stabilité de la Tunisie dépend de la stabilité en Libye mais aussi en Syrie, en Irak et au Yémen. Voila pourquoi le ministère soutient toutes les initiatives dans ce sens.

Il a mis l’accent sur l’attachement de la Tunisie à l’Union du Maghreb arabe, indiquant que la Tunisie avait proposé une réunion informelle des représentants des Etats membres dans le but de revigorer l’Union gelée depuis 1994. Il a fait observer que l’absence de l’Union fait perdre les pays membres entre 2 et 3 pc du taux de croissance.

Sur un autre plan, Khemaies Jhinaoui a mis en avant le rôle du ministère en matière de développement et de lutte contre les disparités régionales, à travers notamment, la signature de l’accord sur la nouvelle route de soie avec la Chine qui prévoit une série de projets de développement dans nombre de régions.
En plus de la Chine qui a exprimé son engagement à financer ces projets, des pays comme le Japon et la Corée du Sud ont également affirmé leur disposition à coopérer avec la Tunisie dans ce domaine. Jhinaoui a annoncé, dans ce contexte, que le chef du gouvernement sud coréen et le ministre japonais des Affaires étrangères effectueront bientôt une visite en Tunisie.