Le montant des dépenses consacrées au développement dans le projet de la loi de finances 2019 (LF 2019) est estimé à 6,15 milliards de dinars (environ 15%) par rapport au volume global du budget, selon les experts en économie et en comptabilité, Ridha Chkandali et Bassem Damak. Le budget global de l’Etat pour l’exercice 2019 est estimé, rappelle-t-on, à 40,74 milliards de dinars.

Dans des déclarations accordées à l’agence TAP, les deux experts ont qualifié de “très faibles” les dépenses de développement par rapport à celles dédiées à la gestion, soit 25,28 milliards de dinars (62,5% du budget global).

Ridha Chkandali a ajouté que plus de la moitié des dépenses de gestion est dédiée au paiement des salaires (16,5 milliards de dinars).

“L’Etat ne joue pas pleinement son rôle de promoteur de la croissance et de l’investissement, ce qui en résulte un manque de visibilité”, a-t-il prévenu, soulignant l’impératif de redoubler d’efforts pour atteindre le taux de croissance prévu pour cette année, soit 2,6% et 3,1% en 2019.

Chkandali est revenu sur la nécessité d’encourager la consommation des produits locaux pour réduire le déficit de la balance commerciale, rappelant que ce déficit a atteint, au terme du mois d’octobre 2018, près de 18 milliards de dinars, à cause de la hausse des importations, selon l’INS.

L’expert-comptable Bassem Damak abonde dans le même sens, estimant que les dépenses de gestion sont très élevées, au moment où les dépenses de gestion dans 17 ministères ont dépassé, de manière remarquable, les dépenses de développement.

Par ailleurs, la mauvaise estimation des hypothèses dans le budget initial oblige, annuellement, le gouvernement à établir un budget complémentaire, indique-t-il.

Pour rappel, l’ARP a adopté, récemment, le projet du budget complémentaire pour l’exercice 2018. Le montant du budget initial a été, ainsi, augmenté à environ 37,66 milliards de dinars contre 35,95 milliards de dinars auparavant.