Vingt-deux associations et organisations non gouvernementales ont exprimé leur indignation, dans un communiqué publié mardi 23 octobre 2018, à la suite de la destruction, le 19 courant à Mohammedia, d’un tronçon de l’aqueduc datant de l’époque romaine.

Les signataires ont appelé le gouvernement tunisien à appliquer la loi et poursuivre “les responsables de ce désastre”.

Elles invitent également le gouvernement à “rassurer, par des mesures concrètes, l’opinion publique tunisienne et mondiale sur son engagement réel à sauvegarder le patrimoine culturel du pays”.

Selon la même source, la société civile restera vigilante “pour obtenir les assurances du gouvernement et pour suivre leur mise en application”. La société civile s’assurera aussi, selon le communiqué, que “le ministère en charge du Patrimoine tienne sa promesse d’engager des poursuites judiciaires à l’encontre des agresseurs”.

Les signataires ont expliqué par ailleurs que cet “agissement criminel” a eu lieu au lendemain d’une réunion organisée au siège du gouvernorat de Ben Arous et à laquelle ont assisté différentes autorités dont les plus hauts représentants régionaux de l’Etat et les dirigeants locaux du parti Ennahdha.

A l’issue de cette réunion, les dirigeants locaux d’Ennahdha ont publié un communiqué dans lequel ils formulent “une demande insistante au ministère du patrimoine en vue de détruire l’aqueduc qui est devenu un véritable danger pour la vie des habitants.”

Qualifiant cette décision d'”ahurissante” car elle invite l’Etat à agir contre les intérêts supérieurs de la nation, les signataires ont estimé que cette position “oublie délibérément, que ce sont les habitations anarchiques qui ont amplifié les effets douloureux des inondations dans certains quartiers de Mohammedia comme beaucoup d’autres régions du pays”.

De son côté, le parti Ennahdha avait publié le 21 octobre un communiqué réfutant toute publication officielle appelant à la destruction de ce monument historique national. Le Bureau local du parti à Mohammedia a de même expliqué que le communiqué posté sur sa page “Facebook” illustre “les revendications des habitants du quartier de Mohammedia le plus touché.

Selon le bureau local d’Ennahdha, les habitants du quartier “Cité Ammeur”, le plus touché, ont appelé à la nécessité de détruire une petite partie de l’aqueduc situé en face de leurs habitations et de mettre à sa place des canaux d’assainissement tous-terrains.

Par ailleurs, les associations et organisations non gouvernementales ont rappelé que la mise en valeur de l’aqueduc démoli à Mohammedia fait partie depuis 2006 d’un projet national appelé “la route de l’eau” qui relie le Temple des eaux de Zaghouan aux citernes de la Maalga, à Carthage.