La grève des agents et cadres de la Compagnie tunisienne de navigation (CTN), initialement prévue les 3 et 4 septembre mais qui a été suspendue, “avait été annoncée au préalable et n’a pas été déclenchée à l’improviste, contrairement à certaines allégations”, précise l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), dans une mise au point rendue publique lundi sur sa page officielle du facebook.

“La grève a été décrétée en raison de l’atermoiement de l’autorité de tutelle à mettre en vigueur les accords conclus et a été annoncée dès le 7 août dernier pour les 19, 20 et 21 août avant la tenue d’un round de négociations le 18 août au cours du quel le ministère de tutelle, le gouvernement et la direction générale ont donné des engagements pour appliquer l’accord, conduisant ainsi au report de la grève au 2, 3 et 4 septembre en attendant la mise en vigueur des promesses faites”, ajoute le communiqué.

La centrale syndicale a indiqué que les négociations ont abouti à un accord sur l’ensemble des revendications, dont la révision des impôts imposés à la compagnie “pour alléger ses charges et l’aider à se restructurer afin d’accomplir son rôle en tant que transporteur national rendant des service sociaux et nationaux.
Elle a précisé qu’un autre accord avait été trouvé en mars 2018, “après les tergiversations du ministère des transports”, reportant ainsi la grève.

L’UGTT a accusé la direction générale de la compagnie de navigation ainsi que les services du ministère de n’avoir pas informé les passagers de la situation et du changement des horaires des voyages, “une procédure ordinaire dans tous les autres pays”.

Elle a affirmé également que “l’administration et le ministère de tutelle n’ont pas agi pour la tenue d’une séance de compromis et n’ont pas appelé au dialogue”.

“N’eussent été les con tacts engagés par le secrétaire général de l’UGTT avant le lancement de la grève, aucune réunion n’aurait pu avoir lieu dimanche 2 septembre, ce qui dénote une ignorance des fondements du dialogue social et des répercussions néfastes de la grève”, ajoute le communiqué.

La centrale révèle par ailleurs que les négociations organisées dimanche matin ont abouti à deux points d’accord définitifs, mais le syndicat “a été surpris par la décision ne pas signer l’accord après 5 heures de laborieuses négociations et des concessions de la centrale syndicale”.

Elle a accusé les directions administratives et ministérielles d’être à l’origine de la tension entre les passagers et les agents en procédant à l’enregistrement sans l’aboutissement à un accord et l’accueil des voyageurs “en situation de grève effective”, ce qui a conduit à des “altercations qui n’ont pas heureusement dégénéré”.

L’UGTT a démenti également l’intervention de l’armée pour assurer le voyage ” qui a été supervisé par les agents de la compagnie nationale de navigation eux-mêmes”. Elle s’est déclarée, d’autre part, surprise par la décision lundi de la direction générale de reporter le voyage de mardi “alors que la grève a été suspendue à la demande du bureau exécutif de l’UGTT”.

“Le syndicat a exprimé ses excuses aux passagers même s’il n’est pas responsable du désordre crée par les autorités officielles”, a souligné le communiqué, estimant que cet incident “a confirmé que des parties veulent supprimer les droits de revendication et de grève et autres droits et libertés”.

“Nous nous étonnons également de la récupération des protestations légitimes afin de diaboliser l’UGTT”, conclut le communiqué.

La grève de la compagnie de navigation a été levée et l’activité a été reprise par le personnel de la compagnie, avait indiqué lundi à l’agence TAP, BouAli Mbarki, secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).

La séance de travail tenue par l’UGTT avec les différentes parties concernées a permis de parvenir à un accord, de suspendre la grève et d’assurer les traversées programmées.

Le départ du navire Carthage en partance vers Gènes, prévu dimanche 2 septembre 2018 à 18h, a enregistré un retard de 9 heures ce qui a provoqué une perturbation des dessertes de la CTN sur la même ligne. La traversée à bord du ferry Carthage au départ de Tunis vers Gènes, programmée initialement mardi 4 septembre 2018, sera également reportée à mercredi 5 septembre 2018 à 11h, a annoncé la CTN dans un communiqué publié lundi.