Boutheina Melki, présidente de l’association Omnyati, a réussi son pari, et Khalil, un garçon âgé de 14 ans, orphelin de père et de mère, sera opéré par Michel Zera, chef de service, spécialisé en neurochirurgie pédiatrique à l’hôpital Necker à Paris.

Khalil est atteint d’une tumeur cérébrale. Croisons les doigts pour qu’il retrouve la vue qu’il a perdue à cause de la tumeur qui a compressé les nerfs optiques. Il avait subi pendant six mois un traitement de chimiothérapie et une intervention chirurgicale en Tunisie… sans succès. 

Boutheina Melki, ange gardien des enfants atteints de maladies graves, n’en est pas à sa première opération de sauvetage. Telle une fée, elle a décidé de redonner vie, espoir et rêve à des enfants que la vie n’a pas gâtés et réalisé leurs vœux.

Khalil veut être acteur, et Nidhal Saadi lui a donné un avant-goût de ce que c’est qu’être un comédien… Beaucoup d’autres ont pu vivre leurs rêves grâce à Omnyati.

«Ma première visite dans un hôpital d’enfants a été très éprouvante surtout lorsque j’ai vu les grands malades. Leurs yeux étaient éteints et on sentait le désespoir qui remplissait leurs petits cœurs. Pire, nombreuses sont les fois où, abandonnant toute espérance, ils se résignaient. La résignation est la pire de tous les maux. Tous les efforts que nous déployons dans notre association sont pour leur redonner foi en la vie, exaucer leurs vœux et réaliser leurs rêves».

La souffrance des enfants n’est pas facile à supporter. Il faut avoir beaucoup de cœur et d’altruisme pour y parvenir. Boutheina a été inspirée par une Libanaise, une amie à elle qui avait, suite au décès de son fils atteint d’une grave maladie, créé l’Association «Tamanna» (Souhaite). «Je n’ai pas d’enfants, ils sont tous mes enfants, ces grands malades qui ont besoin de nous tous. Depuis mon retour définitif en Tunisie, ils sont devenus une raison de vivre pour moi».

Boutheina a suivi des études de linguistique et de traduction arabe/anglais/allemand en Tunisie et décroché un doctorat à la Sorbonne en France. Elle a vécu en France et revenue en Tunisie après le décès de sa mère. La douleur de la perte de la maman étant très forte, elle décida de repartir cette fois-ci à Abou Dhabi. Elle est rentrée définitivement en Tunisie en 2011. «Parce que pour moi, être là quand notre patrie a besoin de nous est un devoir national, et puis qui a le cœur assez dur pour ne pas répondre à l’appel de notre belle Tunisie et à celui de ses enfants?».

Boutheina Melki a travaillé pendant des années avec des organismes internationaux. Elle a été conférencière (speaker) aux Etats-Unis, en Europe et dans les pays du Golfe. Elle a la chance d’avoir un portefeuille relationnel qui lui donne la latitude d’agir efficacement au service des enfants victimes de maladies graves en Tunisie et ailleurs. Pour preuve, Khalil. Mais pas seulement.

Karim a réalisé son rêve de passer un week-end de Star Top VIP au Movenpick à Gammarth et rencontrer ses idoles en sport et médias….

Selim, dont le rêve était de visiter le Musée du Louvre à Paris, a pu faire le tour du Centre national d’Art et de Culture Georges –Pompidou, communément appelé centre Beaubourg, avec l’artiste international Walid Lemkecher, qui a rejoint récemment le dictionnaire des artistes côtés du 15ème siècle à nos jours et a reçu la distinction de la médaille d’étain de l’académie Arts-Sciences-Lettres.

Souha a eu sa prothèse suite à l’appel aux dons lancé par Jihene Miled sur les ondes de Mosaïque FM et à l’intervention du Dr Faten Fedhila Ben Ayed.

Montassar a pu avoir sa prothèse également.

D’autres ont visité le Palais présidentiel, ils été des mannequins dans des défilés de mode de haute facture ou ont exaucé pendant un cours moment le vœu d’être des pilotes.

Omnyati essaye de réaliser tous les rêves de ces enfants mais plus important que tout et de plus en plus, elle leur offre une seconde vie car elle leur donne les moyens de recevoir les meilleurs soins dans les établissements médicaux les plus côtés en Tunisie ou ailleurs.

«Je veux leur insuffler force et courage pour résister à des maladies qui peuvent être immobilisantes et à des traitements très longs. C’est un travail de longue haleine qui exige de grands efforts mais autant nous apportons du bonheur à ces enfants autant ils nous en donnent. Il n’y a pas de plus grande satisfaction. La pire des pauvretés est de ne pas donner de l’amour et de ne pas en recevoir. Voir le sourire de “mes enfants“ leur rendre espoir, allumer de nouveau la lumière dans leur yeux me comble».

«Ce qui ne vous tue pas, vous rend plus fort». C’est la citation favorite de Boutheina, cette dame, qui a traversé nombre d’épreuves, a retrouvé le bonheur en en donnant et beaucoup.

«Aujourd’hui, je peux dire que notre association a redonné espoir à ces enfants qui “habitaient“ les services pédiatriques des hôpitaux attendant un sauveteur. Aujourd’hui, ils communiquent avec leurs pairs parce que nous leur avons offert des tablettes et des smartphones pour qu’ils ne se sentent pas exclus du monde extérieur ou des hautes technologies. Omnyati y veille et à chaque occasion, fêtes religieuses ou autres, les membres de l’association sont là pour offrir des cadeaux, organiser des soirées ou tout simplement passer du temps avec les enfants hospitalisés pour atténuer leurs souffrances. Exaucer le vœu d’un enfant est un moment magique et merveilleux pour lui, sa famille et les membres de l’association. Nous avons besoin de partenaires à nos côtés pour pouvoir développer l’association et réaliser de plus en plus de vœux d’enfants».

«La générosité est toujours désintéressée, elle jouit trop du bien qu’elle fait pour songer à un autre salaire : la bonté et la sensibilité font partie de ses éléments ; le repentir la désarme, le bien l’alimente». La citation est de Hyppolite de Livry et illustre parfaitement Boutheina Melki dont le cœur est plein d’amour. Un amour qu’elle dispense sans compter aux enfants malades et déshérités de la Tunisie. Omniprésente, attentive à leurs attentes et leurs vœux, Boutheina ne compte pas dans son besoin d’offrir du temps, de l’espoir et de l’empathie à ceux que le destin n’a pas gâtés mais qui ont eu la chance de la trouver sur leur chemin.

Amel Belhadj Ali