“Les fortes précipitations qui se sont abattues ces derniers jours sur plusieurs régions du pays, notamment celles du nord et du centre, sont de bon augure pour la campagne hydraulique prochaine et la saison agricole, bien que les apports au niveau des barrages restent modestes”. C’est ce qu’a déclaré Abdallah Rabhi, secrétaire d’Etat chargé des Ressources hydrauliques et de la Pêche.

“Outre l’effet bénéfique sur les cultures arbustives, les oliviers, les agrumes, et sur les terres agricoles d’une manière générale, ces précipitations ont permis de déclencher un processus de ruissellement dans plusieurs oueds et d’améliorer, un tant soit peu, les réserves en eaux dans les barrages”, a-t-il souligné.

“Les quantités de pluies enregistrées ont atteint 96 millimètres à Hergla, 85 millimètres à Testour, 83 millimètres à Essouassi, 55 millimètres à Téboursouk, 47 millimètres à la Manouba, 44 millimètres à l’Ariana…

Les apports enregistrés au niveau des barrages, jusqu’au lundi matin (6 août 2018), ont été de l’ordre de 4 millions de m3 pour le barrage de Mellègue, 3,9 millions de m3 pour le barrage de Sidi Salem, 1,2 million de m3 pour le barrage de Sidi Saad, et de 0,9 millions de m3 pour le barrage de Nebhana, soit 11 millions de m3 au total” a-t-il encore précisé.

Et de relativiser ” ces apports sont relativement modestes au regard de la capacité totale des barrages qui s’élève à 2,2 milliards de m3. Ils sont d’autant plus modestes qu’ils interviennent après trois ans de sécheresse, ayant fortement impacté les réserves disponibles dans les barrages.

Au 06 août 2018, les réserves en eaux disponibles dans ces barrages n’est que de 848 millions de m3, soit 69 millions de m3 de moins que la moyenne durant les trois dernières années qui sont pourtant considérées comme des années sèches”.

Toujours selon lui, “les apports en eau dans les barrages enregistrés depuis le début de la campagne hydraulique (septembre 2017) s’élèvent à 1,012 milliard de m3, contre une moyenne de 1,639 milliard soit un déficit de 627 millions de m3 “.

Cette situation explique, selon le secrétaire d’Etat, les tensions de plus en plus fortes sur les réserves en eau, face auxquelles l’Etat a diversifié ses stratégies d’intervention (transfert des eaux de l’extrême nord vers le nord et le centre, mise en place de stations de dessalement…).

Rabhi a aussi considéré que “le problème de l’eau est un problème mondial. Sous d’autres cieux le rationnement de l’eau est aujourd’hui une réalité. Chez nous, la conscience quant à la rareté de cette ressource fait encore défaut”.

Interrogé quant aux éventuels risques que peuvent générer de telles précipitations, Rabhi, a indiqué que “le curage des oueds a été réalisé à temps dans toutes les régions du pays. Toutefois, le risque de débordement de certains oueds reste présent vu qu’il s’agit de fortes précipitations sur un court laps de temps. Notre cellule de veille est toujours mobilisée pour prévenir à temps contre toutes sortes de risques”.

Et de conclure que “c’est un bon démarrage d’une campagne hydraulique que nous souhaitons pluvieuse, mais face à une pénurie de l’eau qui se généralise dans le monde entier, un changement des mentalités et une révision des modes d’usage deviennent plus que jamais nécessaires”.