“La diplomatie économique de la Tunisie a connu une dynamique sans précédent en 2017, en dépit de la complexité de la conjoncture nationale et internationale”. C’est ce qu’a déclaré, lundi 30 juillet à Tunis, le ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, pour qui le volet économique est une priorité dans l’action des représentations diplomatiques de la Tunisie à l’étranger.

A l’occasion de l’ouverture des travaux de la 36ème Conférence annuelle des chefs des missions diplomatiques permanentes et consulaires, Jhinaoui a fait savoir que les réunions des commissions mixtes avec plusieurs pays ont débouché sur la signature d’une dizaine d’accords de coopération et permis de faire mieux connaître les opportunités d’investissement et de partenariat avec la Tunisie.

Jhinaoui a rappelé, dans ce cadre, que la Tunisie vient de rejoindre la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en tant que membre observateur, et a également adhéré, en tant que membre à part entière le Marché commun de l’Afrique orientale et australe “COMESA”, qui constitue l’un des plus importants marchés d’Afrique.

Le pays est en train de négocier, a-t-il poursuivi, avec la Ligue des pays de Sud d’Asie et avec une autre communauté du marché commun des pays d’Amérique latine en plus de son adhésion au projet chinois “La Route de la Soie” et qui prévoit de relier la Chine au Proche-Orient, à l’Afrique et à l’Europe.

Selon Jhinaoui, l’Etat et le secteur privé sont appelés, désormais, à coordonner et à saisir les opportunités de coopération économique. Dans ce cadre, a-t-il souligné, “le ministère des Affaires étrangères est ouvert aux initiatives du ministère du Commerce et du CEPEX pour développer un accord de coopération, signé il y a trois ans”.

Pour sa part, le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères chargé de la Diplomatie économique, Hatem Ferjani, a passé en revue certains indicateurs des réalisations de la diplomatie économique, rappelant la mise en place d’une stratégie relative au volet économique par le ministère des affaires étrangères.

Il a souligné que le ministère envisage l’organisation de visites d’hommes d’affaires dans les marchés prometteurs, dont des marchés africains, tel que le Cameroun, dans le cadre de la réalisation des objectifs du Plan quinquennal de développement 2016/2020.

Par ailleurs, plus de 40 conventions et mémorandums de coopération ont été signés, outre l’élargissement du réseau des représentations diplomatiques en Afrique pour garantir la couverture de l’Est et l’Ouest du continent, a-t-il avancé.

Le département des Affaires étrangères a misé sur le dossier de l’endettement en œuvrant auprès des pays concernés pour qu’ils transforment leurs dettes en investissements.

Le ministère, a-t-il indiqué, renforcera également la diplomatie parlementaire, tout en assurant la coordination avec l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) en termes d’échanges de données et opportunités offertes ainsi que la programmation de rencontres dans le cadre des groupements d’amitié parlementaire.

Ferjani appelle l’ARP, dans ce cadre, à réviser certaines lois d’investissement et le projet de loi d’urgence économique et à oeuvrer dans le cadre d’une approche participative, appelant à conférer davantage de souplesse à la coordination entre les délégations et les structures d’appui, tout en procédant à la révision de certains articles des accords et conventions.

Il a fait savoir que le ministère signera un accord de coopération avec l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA).