Les énergies solaire et éolienne devraient être placées en priorité dans les politiques énergétiques en Tunisie pour réussir une transition énergétique qui devient, désormais, globale.

Sur le plan national, le processus a bien démarré avec la mise en place des règlementations appropriées pour la production d’électricité à partir des énergies renouvelables et avec d’autres mesures concernant la maitrise et l’efficacité énergétique.

Mais, le rythme de ce processus ne suit pas, du moins de l’avis de la société civile et certains opérateurs nationaux dans le secteur, les évolutions à l’échelle internationale et doit être accéléré pour atteindre la vitesse avec laquelle réagissent des pays comme l’Allemagne, par exemple, qui a fait de la mue vers les énergies propres, sa propre bataille.

La bonne nouvelle en Tunisie est que les décideurs politiques sont, aujourd’hui, conscients, de l’apport des énergies renouvelables pour un pays, dont le budget est alourdi par les subventions et dont le déficit énergétique est un dilemme.

Le transition énergétique devient, par conséquent, une nécessité pour la Tunisie et non un simple concept. Il repose, selon les programmes du gouvernement, sur trois piliers principaux.

Il s’agit de déployer les énergies renouvelables dans l’objectif d’installer 3800 MW pour la production d’électricité à partir de l’éolien et du solaire de façon à porter la part de ces énergies dans le mix électrique à 30% en 2030 et de renforcer la politique d’efficacité énergétique dans l’ensemble des secteurs de l’activité économique. L’objectif visé est réduire la demande d’énergie primaire de 30% en 2030 par rapport à un scénario tendanciel.

Le troisième pilier consiste à instaurer une équité énergétique entre toutes les régions du pays et entre l’ensemble des catégories sociales.

Les programmes ambitieux prévus dans les domaines de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables en Tunisie, devraient permettre à la Tunisie d’atteindre l’objectif annoncé dans la contribution nationale, soit une réduction de l’intensité carbone de 41% en 2030, par rapport à celle de 2010.

Par ailleurs, les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique représente 75% de l’objectif d’atténuation de la contribution nationale et nécessitent la mobilisation de 15 milliards de dollars (, selon le ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Khaled Gaddour, qui est intervenu, mercredi, à la deuxième journée du Dialogue de Berlin sur la Transition Energétique (BETD 2018), sur l’accès à l’énergie avec d’éminents panélistes du Kenya et de la Finlande.

Dans son discours, le ministre est revenu sur le taux d’électrification en Tunisie estimé, aujourd’hui à 99,5% et qui a permis de faciliter, d’après lui, l’accès à l’éducation, d’améliorer les conditions de vie des populations défavorisées.

Le ministre de l’Energie a insisté par ailleurs sur la détermination de la Tunisie à aller de l’avant sur la voie du déploiement des énergies renouvelables à travers des programmes de diversification des ressources déjà concoctés.

Entre autres, il a cité le programme d’installation de panneaux solaires d’une capacité de 500 mégawatts et les mesures prises pour inciter les ménages tunisiens à produire leur propre énergie et vendre le surplus de la production à la STEG.

“Un schéma de financement de l’installation de ces panneaux solaires a été mis en place dans le cadre de conventions avec la STEG a été élaboré et aidera à mettre à exécution les projets prévus dans ce cadre”, a-t-il dit.

Selon le ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Khaled Kaddour, le défi à relever aujourd’hui est la maitrise des technologies dans le domaine des énergies renouvelables et l’exploration d’alternatives pour le transport et le stockage.

Le Dialogue de Berlin sur la transition énergétique permet, d’après la ministre allemande de l’Environnement, Svenja Schulze, d’échanger d’expertises et ” d’apprendre les uns des autres “.

La ministre qui a rejoint récemment le gouvernement fédéral allemand a insisté sur le fait d’inscrire et d’adapter les politiques de transition énergétique aux objectifs de développement durables non seulement, ceux fixés pour 2022, mais aussi pour 2050.

” Les décisions d’investissement dans les énergies renouvelables doivent aller avec les objectifs climatiques et doivent être étendues à d’autres secteurs tels que l’agriculture, la construction et non seulement l’électricité “, a-t-elle dit.

D’après la responsable allemande, la transition énergétique est un programme massif qui permettra d’innover et de créer des emplois et qui, une fois entreprise, profitera à tout le monde.