Souad Mourad Bokri, directrice générale de l’enfance au ministère de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Personnes âgées, a souligné que l’année 2017 était une année d’évaluation du secteur de l’enfance en Tunisie et que 2018 est celle des réalisations à accomplir dans ce secteur. C’est pourquoi son département a élaboré plusieurs programmes visant à surmonter les problèmes détectés et à éliminer les obstacles que connaît le secteur.

Elle précise, l’occasion de la Fête nationale de l’enfance, que les efforts sont déployés pour favoriser la protection nécessaire aux enfants, depuis la petite enfance en raison de l’importance des premiers mois de la vie d’un enfant, et pour renforcer le rôle des parents afin d’assurer un développement sain et équilibré à leurs enfants.

Une stratégie nationale pour le développement de la petite enfance 2017/2025 a été mise en place en coopération avec les ministères concernés, visant à garantir aux enfants dès la période prénatale jusqu’à 8 ans, notamment les catégories les plus vulnérables, de bénéficier d’un accès aux prestations intégrées pour développer les capacités physiques, intellectuelles, et affectives, a souligné Bokri.

Pour atteindre cet objectif, le ministère se penche actuellement sur l’amélioration de la qualité des prestations et de la formation accordées aux enfants ainsi que le développement des connaissances des parents et des familles grâce à l’éducation parentale outre une attention particulière fournie aux enfant à besoins spécifiques.

La directrice générale de l’enfance a rappelé que le ministère a mis en place une carte de répartition du taux de couverture des jardins d’enfants au titre de l’année 2017 pour localiser les jardins d’enfants dans les différentes délégations du pays.

Quelque 31,5% seulement fréquentent des jardins d’enfants soumis au cahier de charge organisant le secteur, a précisé Bokri, signalant à ce propos une disparité entre les régions intérieures et les gouvernorats. Le taux restant des enfants fréquentent des jardins d’enfants anarchiques ou restent chez eux sans pratiquer une activité, a-t-elle regretté.

Durant l’année scolaire 2016/2017, quelque 380 jardins d’enfants anarchiques ont été identifés, dont 67 ont régularisé leur situation ou en cours, et 265 jardins ont été fermés, selon la même source.

Un programme baptisé “Raoudhetna fi Houmetna” a été lancé depuis 2010, rappelle Bokri, visant à aider les familles nécessiteuses à inscrire leurs enfants dans des jardins d’enfants en prenant en charge les frais mensuel de quelque 250 enfants par gouvernorat.

Le nombre des gouvernorats bénéficiaires de ce programme a augmenté, soit 8 gouvernorats en 2017, à 10 gouvernorats en 2018, donnant lieu ainsi à un accroissement du nombre d’enfants bénéficiaires, soit 2400 enfants en 2017 à 4445 enfants pour l’année scolaire 2018/2019, a encore précisé la responsable.

Le ministère a mis en place une politique publique intégrée de protection de l’enfance 2016/2021 qui vise à favoriser la protection nécessaire aux enfants en assurant un cadre juridique adéquat grâce à la promulgation de loi ou un amendement des textes juridiques pour garantir une intervention efficace et prévenir tout danger pouvant nuire à la sécurité des enfants.