Aux commandes du Centre national de cartographie et de télédétection (CNCT), depuis janvier 2012, en qualité de directeur général, le colonel-major Mohamed Hajam veut aujourd’hui faire faire à la Tunisie un grand bond en avant dans le domaine de l’information géographique numérique et lui permettre d’y être à la page et, par la même, asseoir le leadership de l’institution qu’il dirige dans ce domaine qui prend chaque jour un peu plus d’importance.

Cet officier supérieur, qui avait auparavant dirigé l’Office des logements militaires, a réaffirmé cette volonté lors de la journée d’étude sécuritaire tenue dernièrement dans le cadre du 11ème congrès international des GIS (Geographic Information System) and Geospace applications – Geo Tunis (24-29 avril, Hammamet), notamment en appelant à accélérer la constitution et la mise en œuvre de la base de données des informations géographiques de la Tunisie.

«Il est devenu urgent pour le Centre national de cartographie et de télédétection de réaliser ce projet parce qu’il constitue une nécessité vitale», a plaidé le DG du centre. Parce que ce projet revêt, à ses yeux, un «caractère stratégique».

La réalisation de ce projet, entamée avec le lancement en janvier 2016 d’un appel à manifestation d’intérêt pour la «Mise en œuvre d’une plateforme pour l’exploitation d’une base de données géographiques dédiée à la géolocalisation», doit être faite dans le cadre d’un Partenariat Public Privé (PPP) et s’étaler sur quatre ans.

Si le colonel-major Mohamed Hajam insiste sur une rapide mise en place de cette base de données, c’est parce que, selon lui, «les décideurs ont besoin aujourd’hui d’outils d’aide au diagnostic et à la prise de décision». Or, estime l’officier supérieur, la base de données géographiques numériques est le plus important de ces outils puisqu’il constitue un outil fondamental en ce sens qu’il aide à «l’exercice du pouvoir aux niveaux central et local», aussi en matière de ce qu’on appelle la géographie humaine (Human geography), que dans le domaine du renseignement (Geo Special Intelligence).

Dans les pays développés autant que dans les pays en développement, «le système national de données géographiques numériques constitue le fondement de la plupart des projets de développement, qu’ils soient économiques, sociaux, environnementaux ou sécuritaires. La mise en œuvre de la stratégie nationale dans ce domaine est également le garant d’un accès à une information géographique de très grande qualité et actualisé, et de rationalisation de l’exploitation des ressources, y compris humaines et techniques, et de l’instauration d’un véritable partenariat entre tous les utilisateurs».

Il permet de «bien gérer les ressources, planifier, et de contrôler la mise en œuvre des politiques de développement économique et social et sécuritaire».

En raison de l’ampleur du projet, note le directeur général du CNCT, «nous avons décidé de le réaliser en mode PPP, c’est-à-dire avec des opérateurs privés et les centres de recherche nationaux et un certain nombre d’institutions universitaires». Et en plus d’un impact sur l’emploi des jeunes», le directeur général espère ainsi «consolider le rôle d’encadrement du secteur de la géographie numérique (du centre) sur le plan national, renforcer son expertise et élargir le réseau de ses relations».

Mais le développement de la base de données géographiques numériques n’est pas le seul chantier sur lequel travaille le CNCT. Au secrétaire d’Etat chargé de la Recherche scientifique, Khalil Omri, le colonel-major Mohamed Hajam a promis de lui présenter des applications dont il a fait la découverte lors d’un voyage au Brésil.