“Cartel du yaourt” : Senoble, “acculé à la faillite”, fait appel

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é de la concurrence (Photo : Charly Triballeau)

[19/03/2015 10:21:14] Paris (AFP) Le groupe Senoble, condamné la semaine dernière dans l’affaire dite du “cartel du yaourt”, va faire appel, estimant courir un risque de faillite en raison de l’importance de l’amende infligée par l’Autorité de la concurrence.

“On me réclame une amende de 46 millions d?euros. Je ne les ai pas. Et si je dois m?acquitter de cette somme, je suis acculé à la faillite”, s’alarme son PDG Marc Senoble dans un entretien au quotidien les Echos paru jeudi.

Le 12 mars, le gendarme de la concurrence a condamné 11 groupes laitiers, dont Senagral (Senoble), Novandis (Andros) ou Lactalis, à des amendes d’un total de 192,7 millions d’euros pour entente sur les prix et les appels d’offres sur des produits laitiers frais à marques distributeur.

Son vice-président Thierry Dahan a reconnu qu’il s’agissait là “de l’une des plus grosses décisions”, en termes de montant d’amendes, prises par l’Autorité depuis sa création.

Dans un communiqué, le groupe familial indique qu'”un recours va immédiatement être introduit devant la cour d?appel de Paris” et tient à alerter “sur les conséquences dramatiques qu?une décision aussi extrême aura pour le groupe et ses salariés”.

Lactalis et Les Maîtres Laitiers du Cotentin avaient déjà annoncé leur intention de faire appel.

Sur le fond, le PDG de Senoble ne conteste pas les faits mais “la disproportion de l?amende” et “les erreurs commises dans son calcul”.

Sur la période incriminée (de 2006 à 2012) les industriels de l?agroalimentaire sous marques de distributeur ont été “pris en étau entre les hausses des matières premières et la résistance de la grande distribution face à des hausses de prix légitimes”, élément totalement “ignoré” par l’Autorité de la concurrence, regrette le groupe dans son communiqué.

Senoble, dont le siège est désormais en Belgique, indique sur son site internet avoir réalisé un chiffre d’affaires de 900 millions d’euros en 2013, dont presque deux tiers réalisés à l’international. Il emploie quelque 3.200 personnes en Europe.