Budget : Eckert accuse la droite sénatoriale de “refuser de faire des choix”

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ée nationale le 4 novembre 2014 à Paris (Photo : Martin Bureau)

[08/12/2014 20:56:36] PARIS (AFP) Le secrétaire d’Etat au Budget Christian Eckert a accusé lundi la droite, désormais majoritaire au Sénat, “de refuser de faire des choix clairs sur les grandes orientations” du budget 2015.

“Nous avons donc des divergences profondes sur la répartition de l’effort demandé à chacun”, a souligné le ministre, alors que les sénateurs achevaient l’examen des amendements au Projet de loi de finances (PLF).

“La majorité sénatoriale propose de faire financer le moindre effort des collectivités locales et des chambres de commerce et d’industrie par un effort plus important des fonctionnaires, des demandeurs d’emploi et des étrangers en situation irrégulière. Le gouvernement ne partage pas ces choix”, a-t-il dit.

Mais ces divergences “nous donnent l’occasion d’échanges politiques au sens le plus noble du terme, sur les priorités du budget et sur la société que nous voulons construire”, a-t-il estimé.

En revanche, a dit le ministre, le rejet par le Sénat des crédits de 9 missions du budget général et d’un compte spécial, pour un volume de crédits supérieur à 100 milliards d’euros, “est une réelle surprise”.

Ce rejet “a été une voie de facilité qui a permis d’échapper à des choix budgétaires difficiles”, a poursuivi le ministre.

“Si le Sénat estimait que les crédits étaient insuffisants pour couvrir les dépenses prévues en l’état, alors il aurait fallu proposer des mesures d’économies”, a-t-il estimé. “Et quand, par exemple, sur la mission Logement, le Sénat rejette les crédits de la mission en estimant que ses crédits sont insuffisants, puis rejette les articles qui permettent de réaliser des économies sur cette même mission (…), alors il y a une vraie contradiction et l’on ne peut raisonnablement dire que ces votes sont faits en pleine responsabilité.

D’autres missions ont vu leurs crédits rejetés parce que le Sénat souhaitait davantage de dépenses, comme pour la Défense, la Recherche et l’Enseignement supérieur, ou la Politique des territoires, a relevé M. Eckert.

“L’Assemblée nationale rétablira un budget qui puisse être exécuté”, a-t-il prévenu.

“La majorité sénatoriale assume pleinement ses votes, au premier rang desquels son choix de minorer la baisse de dotation aux collectivités”, lui a répondu le rapporteur général Albéric de Montgolfier (UMP).

“Nous avons rejeté les crédits de certaines missions non parce qu’ils étaient insuffisants, mais parce que nous avons considéré que ces budgets reposaient sur des recettes aléatoires”, a-t-il ajouté, donnant l’exemple de celui de la Défense.

Le Sénat votera mardi sur l’ensemble du PLF. Le texte fera ensuite l’objet d’une commission mixte paritaire (sept députés, sept sénateurs), qui tentera de trouver une version commune aux deux chambres. En cas d’échec, attendu, c’est l’Assemblée qui a le dernier mot.