Bonus : les traders toussent, les banquiers rient

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affaires devraient percevoir de gros bonus, tandis que les traders devraient faire grise mine (Photo : Jewel Samad)

[10/11/2014 18:39:36] New York (AFP) Les fêtes de fin d’année s’annoncent disparates pour les “golden-boys” à Wall Street: d’un côté les banquiers d’affaires devraient percevoir de gros bonus, tandis que les traders devraient faire grise mine, selon une enquête du cabinet Johnson Associates publiée lundi.

“Ce sont des fortunes variées qui attendent les employés de Wall Street en cette saison de bonus malgré une année plutôt positive pour l’ensemble de l’industrie financière”, explique Alan Johnson, directeur du cabinet.

Les bonus des courtiers travaillant dans les salles de marchés de grandes banques devraient chuter de 10% cette année, tout comme ceux de la plupart des traders travaillant au sein des fonds spéculatifs.

En revanche, les banquiers d’affaires qui interviennent notamment dans les opérations de fusions-acquisitions des entreprises vont voir leurs bonus grimper de 10 à 15%, selon le cabinet.

Les gérants d’actifs, considérés comme prudents, devraient aussi recevoir de gros chèques, en hausse de 5 à 10%.

Les banquiers d’affaires profitent d’une frénésie de rapprochements entre entreprises et d’introductions en Bourse depuis le début de l’année. Le géant chinois de la distribution Alibaba a par exemple fait une entrée en Bourse historique en septembre.

L’écart des bonus reflète le nouvel air qui souffle à Wall Street depuis quelques mois et la mise en place d’un arsenal règlementaire plus strict pour limiter les activités risquées à l’origine de la crise financière, principalement effectuées par les courtiers.

La règle phare de la réforme financière, baptisée “Volcker rule”, doit par exemple entrer en vigueur l’année prochaine. Elle limite la spéculation en compte propre, activité aux marges lucratives pouvant représenter jusqu’à 10% des revenus des grosses banques d’affaires.

Elle veut éviter la spéculation avec les dépôts de particuliers qui sont garantis par l’Etat fédéral.

Les banques sont en outre obligées d’avoir un matelas de sécurité important pour résister à toute nouvelle crise.

Pour s’y adapter, les banques s’essaient aux économies et jouent sur deux leviers: suppressions d’emplois et baisse des rémunérations.

Goldman Sachs a abaissé à 40% fin septembre contre 43% fin juin la part de son chiffre d’affaires qu’elle compte distribuer à ses employés sous forme de rémunérations. L’enveloppe est de 2,8 milliards de dollars pour un salaire moyen de 320.000 dollars par employé.

Cette étude, la référence dans le secteur en matière de rémunération, porte sur plus d’une dizaine des plus grandes institutions financières américaines (banques, fonds d’investissement et gestionnaires d’actifs).