Maghreb : Révision des accords sur la pétrochimie en Algérie

Par : Tallel

Selon le portail maghrebemergent.com, la compagnie publique des hydrocarbures, Sonatrach, a commencé à revoir, un à un, les accords conclus avec les partenaires étrangers dans le domaine de production des fertilisants, et ce afin d’obtenir des prix plus rémunérateurs pour une matière première qui peut représenter jusqu’à 85% de la valeur du produit final.

Il rappeler que depuis 2005, le prix de cession du gaz aux industriels est de 1560 dinars algériens les 1000 m3. L’article 3 du décret exécutif n° 05-128 du 24 avril 2005 stipule : «Le prix de cession hors taxes du gaz naturel aux utilisateurs industriels, y compris les autoconsommations des unités de liquéfaction et de traitement du gaz, les besoins des unités de raffinage et des activités de transport par canalisation, est fixé à mille cinq-cent-soixante dinars (1560 DA) le millier de mètres cubes (1000 M3)».

Sonatarch a signé avec ses partenaires, pour ce prix, des contrats portant sur la fourniture de gaz naturel (de 1,75 à 2 milliards de mètre cube/an) s’étalant sur 20 ans pour alimenter les complexes industriels.

Le journal souligne que la remise en cause des prix bas de fourniture de gaz -qui a été l’argument de l’Algérie pour attirer les investisseurs étrangers pour le développement des complexes de fertilisants- a été l’un des chantiers auxquels s’est confronté l’ex-PDG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, le successeur de Noredine Cherouati fin 2011…

Ce revirement du gouvernement sur ce qui a constitué pendant des années l’argument de l’attractivité de l’Algérie est justifié par une conjoncture difficile, marquée par une baisse de la production des hydrocarbures, conjuguée à une consommation interne en constante augmentation.

Le choix du secteur des fertilisants repose sur le fait que l’urée et l’ammoniac sont des produits à faible valeur ajoutée et que le gaz intervient à hauteur de 85% dans le processus de fabrication de l’ammoniac. De ce fait, le manque à gagner pour Sonatrach est colossal; on parle de plusieurs milliards de dollars par an.

De nombreux experts en énergie ont critiqué ce niveau de prix jugé «indécent» depuis la promulgation du décret de 2005. Lors de la 18e rencontre sur l’énergie organisée par l’école Polytechnique à Alger en avril dernier, l’expert international Mustapha Mekidèche avait sévèrement critiqué ce choix de l’Algérie d’adopter les prix bas de l’énergie pour les industries «gazochimiques», car «ces projets favorisent le transfert de rente vers l’étranger».