Tunisie : Derrière le vol de l’ONET se cacherait une affaire de corruption

Par : TAP

Fayçal Mahbouli, membre du Conseil national de l’organisation nationale de l’enfance tunisienne (ONET) affirme que le saccage, le 23 octobre 2012, du siège de l’ONET à Tunis vise à se débarrasser de dossiers compromettants sur des affaires de corruption financière au sein de l’organisation.

M. Mahbouli a contacté l’agence TAP pour dénoncer “une grande affaire de corruption au sein de l’ONET”. “Lors du 23ème congrès national de l’ONET, tenu le 2 septembre 2012, des congressistes ont refusé, pour la première fois dans l’histoire de l’organisation, d’approuver le rapport financier en raison des grands dépassements constatés au niveau de la gestion”, a-t-il ajouté.

Il estime que le pillage de l’organisation était une tentative claire, selon lui, d’esquiver les poursuites judiciaires, et souligne que les ressources financières de l’ONET ont baissé au cours de cette dernière période au point que l’organisation n’est plus capable de payer les factures de téléphone et d’Internet alors qu’elle disposait de ressources propres estimées à plusieurs  millions de dinars.

M. Mahbouli a indiqué qu’il a présenté, récemment, aux ministres de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption et des Affaires de la Femme et de la Famille, des dossiers compromettants contre des fonctionnaires de l’organisation.

De son côté, Maher Souilem, chargé de l’information au ministère des Affaires de la Femme et de la Famille, a indiqué à l’agence TAP que le dossier a été transmis à la présidence du gouvernement qui a décidé de le soumettre au chargé général du contentieux de l’Etat, tout en précisant que la plainte de M. Mahbouli comporte des accusations de corruption financière et administrative. 

Par ailleurs, la TAP a contacté le directeur de l’ONET, Farid Chamli, qui a refusé de faire de déclarations afin de “préserver la confidentialité de l’enquête”, a-t-il soutenu.

Quant au président actuel de l’ONET, Tijani Ben Dhaou, il a démenti le pillage du siège de l’organisation, indiquant que le vol a été enregistré uniquement au bureau régional de l’ONET à Tunis Nord et qu’il consistait en la modique somme de 7 dinars 500 millimes en plus d’un data show.

L’ancien président de l’ONET, Chedly Srarfi, n’a pas nié le pillage du siège de l’organisation ni le refus de certains congressistes d’approuver le rapport financier du 23ème congrès de l’ONET, mais a indiqué que la baisse des ressources de l’organisation serait due à la suspension des subventions accordées au titre des années 2011 et 2012, estimées à 180.000 dinars.

WMC/TAP