Tunisie-Ministère de la Justice : Les magistrats auront désormais leur syndicat!

magistrats-1.jpgLégendes et rumeurs ont la vie dure en Tunisie. Elles sont déstabilisantes. Insidieuses. Se contredisent sans complexes. Mais actuellement, nous vivons des temps où tout se négocie en permanence. Dans des enceintes multiples. Disparates. Interactives. Eh ! Oui…«Cave ne Cadas». Attention à ne pas tomber. Le pays est un archipel de conscience, de résistance, de volonté et de passion. Mais rien n’est dissimulé. Ou muséifié.

On peut trouver la charge outrancière, mais d’après des sources bien informées au sein de la magistrature tunisienne, un syndicat défendant les intérêts vitaux des juges verra bientôt le jour en Tunisie. En effet, 800 pétitionnaires ont récemment déposé, au ministère de l’Intérieur, une demande en ce sens. Apparemment, l’affaire suit son cours normalement et une réponse favorable des autorités compétentes n’est pas à exclure. Au bel oiseau, il faut une belle cage, disait le Général De Gaulle.

Il s’agit là, à n’en pas douter, d’un coup très dur pour Ahmed Rahmouni, le président de l’Association des magistrats tunisiens (AMT), dont les prises de position politiques et les débordements sur les plateaux de télévision, font grincer, depuis quelque temps, les dents de ses collègues, de tout temps réservés, distants, sur le-qui-vive, soucieux de préserver le corps de la magistrature du champ partisan, des querelles politiciennes, des hystéries médiatiques, des rapports de force destructeurs et des pièges de la place publique.

Au fait, affirment des observateurs avertis, depuis son adhésion au Conseil de sauvegarde de la Révolution, la côte du président de l’AMT piquait dangereusement du nez. Perdait de sa superbe. A cause de son mental d’assiégé. De survivant. De son style, estampillé grandes manœuvres et flingage avec le sourire. Autrement dit, sa barque est pleine. Ce qui explique les remous et les déchirements, enregistrés pendant le déroulement de la dernière session extraordinaire de l’Association et l’intérêt manifeste de la base pour la création d’une structure syndicale, capable de sanctuariser le statut des juges, de consolider leur positionnement social et de renforcer leur indépendance, conformément aux normes internationales.

In fine, certains nous confirment le lancement, dans la foulée, de l’Association des jeunes magistrats. De nouvelles alliances en vue. Des repositionnements à prévoir. Du lobbying en perspective. 

Encore une bonne nouvelle dans un pays titubant de liberté, tout en contraste, à la fois rationnelle et romanesque, serviteur des événements, où l’autorité ne va pas sans prestige, ni le prestige sans éloignement.