L’Amérique maintient BP sous pression, au centième jour de la marée noire

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ée noire dans le golfe du Mexique le 27 juillet 2010 (Photo : Chris Graythen)

[28/07/2010 18:58:20] WASHINGTON (AFP) Au centième jour de la marée noire, les Américains avaient mercredi l’espoir que la catastrophe soit en partie derrière eux, alors que le gouvernement maintenait BP sous pression pour qu’il finisse le travail dans le golfe du Mexique.

La fuite ne crache plus de brut depuis le 15 juillet, et les traces de la pollution, considérée comme la plus grave de ce type dans l’histoire américaine, sont désormais difficiles à détecter.

La Maison Blanche n’en a pas moins accueilli froidement le remplacement par l’Américain Bob Dudley de Tony Hayward, le patron du géant pétrolier britannique.

“C’est un jour très triste pour moi. Que ce soit juste ou injuste n’est pas le problème. Je suis devenu le visage public (du groupe) et j’ai été diabolisé et vilipendé”, avait affirmé M. Hayward après l’annonce de sa démission prenant effet en octobre.

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ésident de BP Carl-Henric Svanberg (D) et le directeur général démissionnaire Tony Hayward (G) à Londres le 27 juillet 2010 (Photo : Stringer)

“Ce qui n’est pas juste, c’est ce qui s’est passé dans le Golfe. Ce qui n’est pas juste, c’est que les actes de certains ont provoqué la pire catastrophe que notre pays ait jamais vu”, a répliqué mardi Robert Gibbs, le porte-parole du président américain Barack Obama.

De 397 à 715 millions de litres de pétrole se seraient déversés dans la mer entre l’explosion de la plate-forme Deepwater Horizon, le 20 avril, et la pose de “l’entonnoir” sur la fuite le 15 juillet.

BP aurait récupéré un quart de ce volume. L’entreprise a aussi procédé à plus de 400 incendies de pétrole et de gaz au large. Mais ces efforts n’expliquent pas que le brut soit désormais presque introuvable à la surface.

Certains spécialistes assurent qu’une partie du pétrole s’est dispersée naturellement ou a été dégradée biologiquement. D’autres experts, moins optimistes, redoutent que subsistent des nappes entre deux eaux.

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étrole sur la plage de Waveland (Mississippi), le 22 juillet 2010. (Photo : Alex Ogle)

Jane Lubchenko, la directrice de l’Agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA), a annoncé une analyse poussée pour tenter de retrouver la trace du pétrole.

Le début des opérations visant à condamner le puits sont programmées pour la semaine prochaine. L’étape suivante consistera à évaluer les dégâts causés au rivage.

Les autorités américaines ont fermé ou émis des avis sur une mauvaise qualité de l’eau sur un cinquième des 253 plages de la Louisiane, de l’Alabama, du Mississippi et de la Floride depuis le début de la marée noire, indique un rapport du Conseil de défense des ressources naturelles.

Selon le Washington Post, une équipe d’enquêteurs a été envoyée à La Nouvelle-Orléans pour déterminer si des liens entre BP et des membres des services de régulation du secteur pétrolier ont contribué à provoquer la catastrophe.

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ée par la marée noire le 20 mai 2010 dans le Golfe du Mexique (Photo : John Moore)

La “Brigade BP” comprend notamment des membres de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) et des garde-côtes, précise le quotidien.

Outre BP, l’enquête vise deux autres entreprises: le propriétaire de la plateforme exploitée par BP, Transocean, ainsi que Halliburton, qui avait achevé de cimenter le puits deux jours avant l’explosion.

Cette investigation s’ajoute à d’autres déjà lancées par le ministère de la Justice américain et par trois des cinq Etats touchés par la marée noire (Louisiane, Mississippi et Alabama).

BP et les victimes de la catastrophe se retrouveront d’ailleurs pour la première fois devant la justice jeudi à Boise (Idaho, ouest des Etats-Unis).

Face aux quelque 200 plaintes déposées devant les tribunaux de plusieurs Etats, un panel de juges fédéraux doit répondre à deux questions: les plaintes doivent-elles être rassemblées en une seule? Où se tiendront les audiences d’avant-procès et sous la présidence de quel juge?

L’autorité des marchés financiers américains (SEC) enquête par ailleurs sur un possible délit d’initiés commis par des tiers sur l’action de BP dans le cadre des efforts contre la marée noire, affirme la chaîne CNBC.